Difficile de commenter un film comme Le Syndrome du Titanic de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre. Je vous invite donc à aller le voir, si ce n'est déjà fait.
Les images, édifiantes, voire terrifiantes, se suffisent à elles-même. Noamment celle de Lagos au Nigéria, véritable dépotoir de notre société occidentale.
Je n'ai pas la fibre écologique très développée, mais la force de ce documentaire est de dépasser le cadre de l'Environnement cher à Nicolas Hulot, et de nous parler à tous, à la fois acteurs, victimes et/ou coupables de cette civilisation en marche vers toujours plus - trop ? - pour les uns et toujours moins - pas même l'essentiel - pour les autres. Et ce sont toujours les mêmes.
Nicolas Hulot pose beaucoup de questions, dont ni lui ni nous n'avons les réponses ; mais déjà, commencer par y réfléchir ensemble est un début de réponse.
Son discours sur notre société de consommation hyper-matérialiste et le besoin, pour ne pas dire la nécessité, de revenir à des valeurs plus humaines me touche car il fait écho à l'aversion que j'éprouve depuis quelques temps quand à l'évolution commerciale de mon métier : un métier censé être au service de l'humain, et non du porte-monnaie.
Evidemment il est facile de tenir ce discours quand on est né du bon côté de la barrière. Mais pourquoi m'en blâmer, je n'ai pas choisi. Je peux par contre choisir de contribuer à donner une chance à ceux qui n'en ont pas eu autant que moi. Même si ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan...
Oh je n'ai pas le courage de l'Abbé Pierre ou de Soeur Emmanuelle ; j'en suis à des années-lumière et je ne suis pas prête à faire voeu de pauvreté. Ces personnalités sont des cas extrêmes, mais qui peuvent nous montrer le chemin. Un seul petit pas de chacun dans cette direction permettrait déjà de donner beaucoup à ceux qui ont si peu.
"Il y a, sur Terre, des hommes extraordinaires. C'est malheureusement ceux que l'on écoute le moins." Un Premier Siècle d'Amour, de Pierre Hugo