Le visage de mon amour
a la saveur des feuilles du platane.
Comme elles, il va pâlir.
Que serai-je après moi?
J’ai dormi trop longtemps, immobile
dans la moiteur des chambres.
Seul avec un reflet.
Je ne veux pas.
Je ne veux pas le voir se perdre sous la mousse,
frissonner contre vous, âmes cruelles de l’hiver.
Je veux m’enchevêtrer,
n’être plus qu’un serpent avec sa bouche.
Garder intacts les gestes de l’amour.
(Claude Esteban)