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Dominique de Villepin et la tourmente éthique

Publié le 28 octobre 2009 par Exprimeo
Dominique de Villepin est manifestement engagé non pas seulement sur la route de la présidentielle mais sur celle de "l'autre politique". La Vème République est probablement en train de vivre l'un de ses nombreux tournants. Sur la méthode, une candidature présidentielle peut-elle vivre en dehors d'un parti politique ? Jusqu'alors la réponse était négative. La démocratie d'opinion ouvre-t-elle un espace pour une démarche qui repose sur l'engagement civique en dehors d'un parti politique ? C'est possible mais pas encore certain. L'enjeu n'est pas tant dans les moyens humains car les effectifs réels des formations politiques fondent comme neige au soleil. Mais l'enjeu risque d'être dans les moyens financiers. Un nombre élevé de citoyens acceptera-t-il de considérer que sa participation financière récurrente, mensualisée deviendrait une sorte "d'impôt citoyen" pour constituer une ressource alternative au "trésor de guerre" des partis politiques ? C'est un sujet qui méritera l'attention. Sur le fond, si 2007 avait été le tournant de "la rupture", il s'avère progressivement que 2012 pourrait être celui de "la révolution" tant des usages doivent être jetés à la rivière. La France est actuellement en pleine tourmente éthique à l'exemple des sujets suivants : - la place de la dépense publique comme ces sommes incompréhensibles allouées à l'exercice de la Présidence Française pour l'Union Européenne, - la multiplication des scandales liés à des marchés régaliens comme les ventes d'armes, - le profil des élus éloignés, par leur professionnalisation, des réalités quotidiennes, - la crise systémique de tout changement, ... La crise économique éprouve toujours les fonctionnements démocratiques classiques car le pouvoir devient "étranger" pour l'opinion confrontée à des réalités quotidiennes difficiles restées sans réponse. La candidature de Dominique de Villepin semble aujourd'hui engagée. Pour trouver un espace politique, elle ne semble pas pouvoir se limiter à "l'alternative à droite". Elle devra probablement être une alternative pour une autre politique rejetant ainsi les "candidats classiques" dans une sorte de "club commun" face au "candidat des citoyens" voué à changer fondamentalement les règles. La réunion d'hier à la Maison de l'Amérique Latine fut un indiscutable succès. Les images de foule cassent l'idée de solitude. Mais les images de lambris dorés ne cassent pas l'image de pouvoir. Parce qu'il connait de l'intérieur le régime politique, Dominique de Villepin est à même d'en analyser les réformes utiles. Nicolas Sarkozy était une réponse à une crise dans le régime. Aujourd'hui, il y a une crise de régime dont le fonctionnement ne répond plus aux exigences actuelles de l'opinion. L'écart est grand entre ces deux situations. Il reste à suivre avec attention les actes symboliques des prochaines semaines pour apprécier le niveau de "révolte" et donc de changement que l'ancien Premier Ministre accepte de porter. En novembre 2008, toutes proportions gardées, Obama a pu gagner parce qu'il était contre le "régime traditionnel" dans le contenu, le style, les supports d'informations et toutes les autres incarnations emblématiques. Dans des circonstances différentes, l'enjeu est probablement le même en France à ce jour. Pour revivre la campagne 2008 de Barack Obama : lire la suite grâce au lien suivant : : Obama2008

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