En écoutant les invité de l'émission d'hier, on apprend que l'église de Scientologie compterait 5000 adeptes en France et que pour la première fois de notre histoire judiciaire, elle a été condamnée en tant que personne morale. Catherine Picard a tressé une couronne de lauriers à la magistrate auteure du jugement : « Elle a su appliquer la loi, toute la loi et place, de fait, l'église de Sientologie sous surveillance des autorités. »
Odon Valet, spécialiste de l'histoire des religions, a rappelé que le droit d'association, en France, était soumis à simple déclaration et pas à autorisation ce qui permet à la Scientologie (association loi 1901) d'avoir pignon sur rue et de se faire passer pour une religion quand le besoin s'en fait sentir. « Depuis la loi de 1905, l'Etat ne reconnaît pas les cultes et ne les salarie pas. » C'est évidemment pour les sectes un moyen de crier (en cas de condamnation) à l'atteinte à la liberté de conscience ! Un ancien adepte, en procès contre les scientologues, a évoqué les méthodes, le contexte psychologique et financier qui poussent les personnes vulnérables dans les bras des sectes. Catherine Picard a rappelé que les Témoins de Jéhovah aussi veulent être reconnus comme religion mais les tribunaux n'ont admis en leur faveur que la notion d'« association cultuelle » ce qui n'est pas la même chose.
Je retiens que personne ne sait (sauf l'auteur) qui a modifié la loi de simplification des procédures judiciaires et ôté l'article concernant la possibilité de dissoudre une association auteure d'escroquerie. L'influence des scientologues, leur lobbying massif auprès des différents pouvoirs soulève un certain nombre de questions restées sans réponse. Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale acceptera-t-il une commission d'enquête parlementaire pour faire éclore la vérité ? Personne n'y croit.