Echappés en catimini il y a une quinzaine de jours des antres trop confinés du label Hux Records, spécialiste de la publication d'archives de qualité, ce sont d'un coup d'un seul deux disques inédits de Quintessence qui viennent de sortir de l'oeuf.
Et quoi que l'on en dise, la chose est un heureux évènement car il s'agit de disques live et qu'il n'existait encore jusqu'à maintenant (donc), aucun album en concert du groupe, bien malheureusement quand on sait leur réputation à transcender en live ce que déjà ils accomplissaient à merveille en studio.
Captés superbement et respectivement en 1970 et 1971, ces deux disques vont à coup sûr rameuter des relents d'encens au patchouli sous les aisselles, des effluves de Marie-Jeanne dans l'haleine, des odeurs de vieux cuir tanné et bourlingué entre les orteils, bref, tout un tas de fragrances flower power épicé d'orientalisme comme beaucoup essaye d'en diffuser de nos jours sans pour autant parvenir à exhaler les embruns d'authentique qui habitent la musique de Quintessence.
Car derrière cette description un tantinet racoleuse ou répulsive (au choix), se cache une musique toujours aventureuse, empruntant aux détours de longues improvisations, d'incroyables sentiers pavés de liberté sur lesquels s'ébaubissent les éclats filandreux d'une guitare acidulée, les serpentins tourbillonant d'une flûte paresseuse, les farandoles en girouette de rythmiques en extase et les forts relents hippie psyché d'une musique d'où émane en permanence une charge de mysticisme oriental bien servi en curry et safran. En résumé, une sorte de communion spiritomusicale un brin exaltée et défoncée, mais sans cesse captivante et foutrement bien jouée.
Les amateurs se régaleront, les curieux risquent d'être conquis et les détracteurs ont tort d'avoir leurs raisons et raison d'avoir leurs torts.
Quintessence en 71, le clipon :