Il y avait le SQPN (Syndicat de la presse quotidienne nationale), le SPQR (presse régionale), il était logique de voir naître le SPIIL (syndicat de la presse indépendante d’information en ligne). Lancé vendredi 23 octobre, à l’initiative de Mediapart, Rue89, Bakchich, Slate, Terra Eco, Indigo Publications (Lettre A…), et Arrêt Sur Images, le SPIIL se veut le lieu au sein duquel seront défendus les ”intérêts économiques, juridiques et moraux de la presse en ligne”, selon Maurice Botbol, président du SPIIL et directeur d’Indigo Publications.
Edwy Plenel, fondateur de Mediapart et secrétaire général du syndicat va même plus loin. “Le SPIIL va se battre sur trois fronts. La liberté de l’information sur internet alors que la diabolisation du web est croissante, l’égalité de traitement avec les supports papiers pour une TVA réduite, et enfin sur le plan de la fraternité afin de travailler ensemble au-delà de la concurrence entre les sites”.
Premier sujet de combat à venir pour le SPIIL : surveiller l’adoption des décrets, suite aux Etats généraux de la presse écrite, portant création du statut d’éditeur en ligne et statuant sur les aides publiques destinées à la presse en ligne. “Ces 20 millions d’euros sur trois ans doivent être attribués de manière transparente par la DDM”, souligne Laurent Mauriac, DG de Rue89. Libre ensuite à chacun des adhérents du SPIIL de les accepter ou pas.
Autre chantier de ce nouveau syndicat : la définition des critères pour pouvoir être membre. “Ce syndicat a pour socle des entreprises de presse créatrices de valeur et employant des journalistes professionnels”, précise Edwy Plenel, tout en expliquant qu’un statut de membre associé a été crée pour pouvoir accueillir des ”associations qui font de l’information » ou des « entreprises de presse en devenir”. En essayant de ne pas répéter les erreurs commises dans la presse traditionnelle, le numérique s’organise. Et l’image de Daniel Schneidermann d’Arrêt sur Images en dit long sur la philosophie du SPIIL. “Nous sommes désormais une flottille organisée mais sans vaisseau amiral”.
Avec une alerte lancée toutefois par Frédéric Filloux, éditeur chez Schibsted (20 Minutes), et auteur du blog média mondaynote, venu en ami. ”Je suis très content de voir le SPIIL se créer et je lui souhaite de réussir. Mais lorsque j’entends parler des aides publiques et de leur attribution, je dis attention de ne pas reproduire les erreurs des éditeurs de la presse traditionnelle qui ont été aux Etats généraux de la presse écrite tendre la sébille. Je pencherais plutôt pour la solution qui serait de refuser les aides“.
Le débat est ouvert.
Pour le twitt compte-rendu de la réunion c’est ici. Pour me suivre c’est là.