Khalida Toumi explique cette attitude, assurant que « la question centrale d'un salon du livre consiste en l'échange de droits et d'achat de titres parce que le plus important c'est qu'il existe une industrie du livre, et qu'à titre d'exemple, le dictionnaire Larousse, au lieu qu'il soit importé, doit être fabriqué en Algérie. Mon rôle en tant que ministre de la Culture c'est que tous nos enfants accèdent aux auteurs classiques algériens, à l'instar de Mohamed Dib, en arabe, en français et en tamazight. Pour cela, nous devons convaincre les maisons d'édition étrangères qui détiennent les droits pour le fabriquer an Algérie afin de le rendre accessible. » (La tribune)
Évoquant également les rouages du contrôle des livres et de leur acceptation sur le territoire, elle a tenu à préciser que l'Algérie ne censure pas les livres, mais protège ses habitants contre ceux qui « font l'apologie du terrorisme [et] ne correspondent pas à nos valeurs ou portent atteinte à nos institutions ». Elle a renouvellé ses voeux de voir le pays favorise sa propre industrie du livre, rappelant les mesures prises par le gouvernement pour aller dans ce sens et qui favorisent fiscalement l'ouverture d'une maison d'édition ou l'importation de livres.
Pour mémoire, la Suisse a vu ses éditeurs refuser de venir au Salon : « Tout comme l'an dernier, il nous est interdit de compléter l'assortiment du stand par des ouvrages qui se trouvent en dépôt en Algérie chez notre partenaire commercial », explique un communiqué de l'Association Suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires. « De telles dispositions sont de nature à être contrevenues, inévitablement, ce que nous désapprouvons et elles constituent une limitation à la libre circulation du livre, objet culturel par excellence. »