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Les hôtes du Sud.

Publié le 28 octobre 2009 par Vinz

Ce mercredi, Marc Lièvremont donnera le coup d’envoi de la tournée d’Automne 2009 en révélant la liste des 30 joueurs qui seront appelés à affronter l’Afrique du Sud (à Toulouse le 13/11), les Samoa (à Paris, le 21/11) et, cerise sur le gâteau, les All Blacks pour une revanche dans l’antre du Vélodrome de Marseille (le 28).

Le grand bazar.

Et comme le rugby en France n’est pas un sport comme les autres, dans un pays qui aime par dessus tout se compliquer la vie, la fameuse liste parait être le cadet des soucis du sélectionneur. Oh! il y a bien quelques choix cornéliens à effectuer, des décisions à prendre et des avis à trancher, mais ce n’est pas grand chose alors que l’on doit affronter l’ogre Sud Africain. Celui-ci se prépare depuis de nombreuses semaines déjà, alors que nos joueurs ne se verront qu’une semaine avant le match, que le rassemblement prévu le 6 novembre sera précédé d’une journée de championnat…

De fait, la liste à établir risque de subir de sensibles modifications entre le jour sa divulgation et le jour du rassemblement,  place faite aux blessures voire à des suspensions. M. Lièvremont va donc s’appuyer sur cette ossature en gestation pendant 2 ans et accouchée dans la douleur lors de la dernière tournée d’été, afin de travailler sur des bases connues de tous en allant vite à l’essentiel. Ce noyau d’une vingtaine de joueurs destinés à aller au Mondial sera alors affiné selon les blessés du moment, les choix tactiques et les percées de nouveaux venus.

Le noyau dur.

Afin de mettre son jeu en place le plus rapidement possible donc, il y aura peu de place pour les surprises et on devrait retrouver des noms bien connus depuis deux saisons. Dans le 5 de devant, Barcella, Mas, Marconnet, Szarzewski, Servat, Chabal, Millo-Chulski et bien sûr Nallet font figure d’incontournables. Une sacrée base de travail tout de même. En 3ème ligne, autour de capitaine « Titi », Harinordoqui, Picamoles et F. Ouedraogo se disputeront 2 places pour trois.

Le pack : Barcella, Servat, Mas, Nallet, Millo-Chulski, Ouedraogo, Dusautoir, Harinordoqui.

Le pack paraît donc bien armé (assez pour lutter face aux Bocks?) et serti de quelques certitudes en mêlées fermées ou en 3ème ligne. Il aura pour mission de placer dans un confort maximal une charnière encore en chantier. En 9, J. Dupuy semble avoir pris une longueur d’avance, notamment grâce à la qualité de son jeu au pied, sur Parra en difficulté à Clermont et Yachvili, même si celui-ci revient bien. Il est probable que les trois seront dans le groupe de toute manière.  En 10, Trinh-Duc semble toujours tenir la corde auprès des sélectionneurs et Traille paraît selon eux une solution plus que viable à ce poste.  Autrement, les regards se tourneront une fois de plus vers F. Michalak, toujours contesté à Toulouse.

La charnière : Dupuy – Trinh-Duc

Au centre, les certitudes changent aussi vite qu’à la charnière. Il paraît incroyable de se passer de Jauzion mais celui-ci est mis sur le banc par la complicité de Mermoz et Marty, deux Usapistes en folie, et peut-être même mis carrément dehors par ses partenaires de clubs Fritz et David, ce dernier ayant fait un début de saison époustouflant. Si l’on ajoute à cela la polyvalence de Traille et la tentation Bastareaud… « le platane » peut se faire du mourron. Toutefois, aux dernières informations, Bastareaud ne devrait pas être pris. On peut donc imaginer que Jauzion sauvera sa place afin d’obtenir des paires de 1er/2ème centre assez complices et que Fritz possède plus de vécu en Bleu que Davis par exemple.

Centre : Mermoz-Marty, Jauzion-Fritz,  etc…

Sur les extérieurs et derrière, Heymans semble en bonne position côté gauche, Malzieu revenant tout juste de blessures. Clerc devrait faire son retour en tant que cadre et Médard part favori à l’arrière pour compléter ce trident Toulousain. Traille fait là-aussi figure de solution viable à l’arrière.

Ailiers/Arrière : Heymans-Clerc-Médard (ou Traille).

Voilà donc une première volée de noms évidents, bien que pour certains, notamment Traille ou Médard, il faudra fixer le poste en fonction de l’adversaire ou du jeu demandé.

Voilà les boks!

Car le jeu du XV de France va mettre l’accent autour de fondamentaux : comme le rappele S. Chabal : « le rugby, c’est simple : mêlée, touche, défense et trois combinaisons derrière ». En lui laissant l’entière responsabilité de ces propos, il faut tout de même admettre que la France n’a pas d’autre choix que de se consacrer à l’essentiel. Cela présente en l’occurrence un double intérêt: profiter un maximum de l’unique semaine de préparation, et préparer le rendez-vous avec les Sud-Afs de manière pertinente. Car ce sont sur les touches et les mêlées fermées que les Boks font mal. Dans un autre registre, leur poids devant, la densité au centre du terrain et leur propension à jouer dans la zone du 10 avec la 2ème ligne oblige le staff du XV de France à adapter sa sélection.

Ainsi pour mettre du poids devant, le pilier Ducalcon, jeune et beau bébé dépassant allègrement le quintal devrait être rappelé après une tournée jugée satisfaisante et un énorme début de saison à Castres. On ne voit pas grand monde lui disputer la place et L. Faure devrait l’accompagner, apportant lui aussi son poids et son expérience. De même, la présence d’un 3ème talonneur dans le groupe s’avère nécessaire en cas de pépin de Servat ou Szarzewski, d’autant que G. Guirado ne démérite pas vraiment par rapport à ses compères. En 2ème ligne, on devrait aussi revoir Papé, mais sa mauvaise tournée et le début de saison chaotique de Paris pourrait faire pencher la balance vers un Thion en grande forme à Biarritz. M. Lièvremont mettra surement en place une 3ème ligne lourde et « blindée » : il le peut avec Dusautoir- Picamoles – Harinordoqui. Avec Ouedraogo en voltigeur, il aura peut-être besoin d’un autre preneur en touche qui pourrait être Bonnaire. Il se murmure toutefois en coulisse que Burban, le Parisien, tiendrait la corde ce qui constituerait une surprise certaine.

Toujours dans l’optique de muscler son équipe, le rappel d’Elissalde à l’ouverture paraît hautement improbable, le joueur s’estimant lui-même trop léger à ce poste pour jouer les Boks. Ce qui remet au goût du jour l’idée de Traille en 10 libérant une place pour couvrir le poste d’arrière que Porical pourrait par exemple occuper. Enfin, cherchant des capacités de débordement et de finisseur, comme si Clerc ou Heymans ne suffisait plus, on a beaucoup entendu M.Lièvremont s’exprimer au sujet du Biarrot B. Fall.

Les possibles : Ducalcon, Faure, Guirado, Pape, Burban, Fall, Porical, Michalak…

Le meilleur des mondes…

Si la sélection est dicté par ces considérations tactiques, elle est surtout guidée par un léger manque de chance… Dans le meilleur des mondes, Dupuy et Beauxis auraient formé la charnière que beaucoup espèrent, capable d’alterner sans gêne la main et le pied. Mais le 1er d’entre eux s’est récemment fracturé la main. Toujours au rayon charnière, Tillous-Bordes lu aussi appelé probable, s’est blessé ce week-end. Devant, Domingo aurait pu continuer sa progression apporter son dynamisme à l’impact en 1ère ligne. De même, la capacité de percussion de Vermeulen aurait été la bienvenue en 8. Hélas, eux aussi resteront à quai par souci de santé.

Le malheur, avec une journée de championnat à disputer encore, c’est le risque de déséquilibre de tout un groupe en cas de nouveaux pépins. Alors si M. Lièvremont, de par sa fonction et sa classe naturelle, ne peut exprimer son dépit et seulement lutter contre vents et marées sans jamais se cacher derrière les excuses d’un calendrier abscon, on peut le faire pour lui : avec le championnat le plus puissant du monde, une vieille connaissance à la tête du Board et un peu de bonne volonté, il n’y aurait pas moyen de mettre le XV de France dans des conditions favorables?

Le groupe France probable :

Mas (Perpignan), Faure (Clermont), Barcella (Biarritz), Ducalcon (Castres), Marconnet (Stade Français), Servat (Toulouse), Szarzewski (Satde Français), Guirado (Perpignan), Nallet (Racing Métro),Chabal (Racing Métro), Millo- Chulski (Toulouse), Papé (Stade Français), Burban (Stade français), Dussautoir (Toulouse), Harinordoqui (Biarritz), Ouedraogo (Montpellier), Picamoles (Toulouse).

Dupuy (Stade Français), Parra (Clermont), Yachvili (Biarritz), Trinh-Duc (Montpellier), Mermoz (Perpignan), Marty (Perpignan), Traille (Biarritz), Fritz (Toulouse), Jauzion (Toulouse), Clerc (Toulouse), Heymans (Toulouse), Fall (Biarritz), Médard (Toulouse).


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