Fin octobre. Petit évènement télévisuel : première nouveauté de la rentrée US qui me donne envie de revenir pour le second épisode ! Certes, parler encore de "rentrée" américaine à cette heure peut sembler anachronique. Mais, comprenez mon désespoir : je n'avais pas encore croisé une seule nouvelle série à laquelle j'ai eu envie de donner rendez-vous la semaine suivante, une fois le pilote visionné (même si j'avoue n'avoir fait que picorer parmi ces nouveautés). Un léger flirt parfois, une brève tentation chimérique, mais aucune étincelle, ou encore moins de coup de foudre, à l'horizon. Situation paradoxale d'une sériephile désoeuvrée qui devait se contenter de compter les jours en attendant le début de la saison 8 de Spooks (ce qui, soyons franc, vu les délais d'annonce des programmes british, relève pendant de longues semaines plutôt de l'art divinatoire que des mathématiques...), tout en nourrissant sa téléphagie au compte-goutte devant les quelques "classiques" qu'elle suit encore fidèlement.
Qualifiez-moi de bon public. Mais, un pilote qui remplit son rôle d'exposition, qui sait se montrer attractif et dynamique, qui présente des personnages attachants dont l'alchimie prend instantanément, qui s'intéresse aux relations des deux héros plutôt que de chercher à nourrir artificiellement un gros fil rouge prétentieux sensé tenir ses téléspectateurs en haleine jusqu'au cliffhanger de fin saison (lequel ne le résoudra évidemment pas), qui offre un petit bol d'air frais sous forme de divertissement honnête sans prétention, et, enfin, qui constitue un produit fini sans que les quarante minutes de télévision se transforment en gigantesque pub lorgnant sur l'i-pod du téléspecteur... Eh bien, oui, j'ai des plaisirs téléphagiques simples !
Après ce premier épisode de White Collar, me voilà donc prête à tenter l'aventure et à suivre l'évolution future de la série. Cette dernière se présente comme une fiction qui, sans prétendre révolutionner le petit écran, n'affiche d'autre but que de nous divertir en adoptant un ton léger, une bonne ambiance par instant presque jubilatoire. Il y règne un faux air de Catch me if you can! à l'enthousiasme communicatif. Certes, un escroc qui se retrouve à travailler pour l'agent du FBI qui l'a arrêté, comme consultant, en échange d'un aménagement de sa peine de prison, c'est sans nul doute un pitch de départ vieux comme le petit écran. Mais les anciennes recettes permettent aussi de poser des bases solides qui ont fait leurs preuves. A la manière de ses grandes soeurs d'USA Network (de l'ancêtre Monk à Burn notice), l'apport fondamental de White Collar réside dans ses personnages. Les diverses péripéties de l'épisode, pas plus que l'enquête du jour, ne brillent par leur originalité ou leur crédibilité. Mais les scénaristes ne font aucun réel effort en ce sens. Seul compte le numéro des duettistes principaux, qui virevoltent, instinctivement complices, à l'écran.
Une série aux allures attachantes, que confirme son casting. En effet, d'une part, elle touche ma fibre affective, car cela faisait une éternité que je n'avais plus croisé l'excellent Tim DeKay (de l'éternelle Carnivàle), autrement que pour de micro-apparitions au compte-goutte, en guest-star de luxe. Il incarne de manière plus que convaincante l'agent du FBI. D'autre part, c'est le toujours très craquant charmant Matthew Bomer (la source des ennuis de Chuck) qui lui donne la réplique. L'alchimie fonctionne parfaitement entre les deux acteurs, qui semblent prendre un plaisir communicatif à jouer des personnages aux antipodes l'un de l'autre, mais brillants chacun dans leur domaine, et qui en viennent rapidement à se confier l'un à l'autre.
Bilan : Contrat rempli au terme de ce pilote qui transmet son ambiance légère au téléspectateur. J'ai passé une heure divertissante (ce pilote dure 59 minutes), très agréable, sans m'ennuyer une seule seconde. On s'attache très vite aux personnages, grâce à leur complicité et à leur complémentarité. White Collar apparaît donc comme une série pas originale pour un sou, mais qui reprend avec inspiration une vieille recette bien connue. Elle mise à fond sur l'affectif, non sur ses pseudo "intrigues policières", pour séduire rapidement le téléspectateur. Et ça marche. Alors, que demander de plus ? Seulement espérer que la suite poursuive sur cette voie...
NOTE : 8/10
La bande-annonce :
PS : Cher lecteur gâté, ne t'habitue pas à ce rythme stakhanoviste d'une note par jour. L'auteur de ce blog profite actuellement allègrement de ses quelques jours de vacances pour poser l'ambiance qu'elle souhaiterait voir sur ce blog. Cependant, une fois que le travail aura repris, l'objectif plus modeste (et réaliste) sera de pouvoir tourner autour de 2 à 3 billets par semaine.