LPV Haute-Normandie, le retour !

Par Maigremont

C'est donc reparti pour un tour : le cercle LPV Haute Normandie renaît après quelques mois d'arrêt et le départ d'Eric en pays bergeracois.

11 personnes réunies dont beaucoup ne se connaissaient pas sinon virtuellement. Le rendez-vous était fixé à l'Hostellerie d'Acquigny, excellent restaurant entre Louviers et Evreux, dont la cuisine ne laisse pas indifférent. Le challenge de nos hôtes : accompagner la bonne quinzaine de vins que tous allaient apporter : ce fût mission accomplie ! Merci à M et Mme Georget pour leur accueil, la qualité et la créativité des plats et pour leur patience surtout... (nous avons largement fait la fermeture)

Comme il s'agit d'un groupe relativement nouveau, rien de tel que le thème "coup de coeur" pour briser la glace. L'ensemble des vins ont été dégustés à l'aveugle accompagnés par les plats. Au programme donc 1  champagne, 3 blancs, 1 rosé, 6 rouges et 5 vins de dessert.


Premier vin et seul Champagne, histoire d'ouvrir l'appétit (bu pour lui même). Le nez, superbe de finesse et d'une grande subtilité évoque la pomme au four, le caramel, le fenouil, la noix fraîche sur un registre presque oxydé. La bouche : waouh : elle est ample, avec des bulles d'une infinie finesse. Malgré l'acidité assez basse, c'est vineux et très équilibré. Quelle longueur ! Cette journée commence très fort : ce Champagne n'est rien d'autre qu'un Salon Brut 1990.

Entrée : croustillant de saumon et poire.

Le 2 ème vin à un nez sur le curry avec une petite touche anisée. La bouche, bien qu'un peu froide possède des notes lactée, mais c'est trop boisé pour moi. C'est un Montagny 1er cru 2005 "cuvée Quintessence" de Stéphane Aladamé.

Notre 3 ème vin a été carafé. Il livre de discrètes notes de beurre, de pomme et de fleurs blanches sur un air légèrement oxydatif. La bouche est relativement correcte mais peine un peu après le Montagny qui le précède et son boisé omniprésent. C'est un chardonnay "les grandes Gouttes" 2001 du domaine Rougeot. A regoûter seul.

Le 4 ème possède une robe or, lumineuse. Le nez est très aromatique sur le sucre d'orge et les fruits blancs (pêche, poire). La bouche est construite sur l'équilibre et l'élégance sur l'abricot et de légères touches boisées et un petit sucre résiduel. C'est superbe. Un coup de coeur qu'est ce vin de table du domaine des Belles Pierres "cuvée Ineptie" (2002).  L'accord avec l'entrée est TOP.

Vin suivant. La robe est très évoluée : acajou. Son propriétaire nous dit que ce vin peu se boire aussi bien en entrée que sur une volaille ou encore accompagné d'un dessert. C'est sur l'entrée qu'il sera "sacrifié".
Nez sur l'encaustique, l'orange confite, envoutant avec quelques notes de botrytis. La bouche est pâtinée et offre un sucre preque effacé. Elle évoque la thérébentine sur une amertume noble. C'est la grande classe ! C'est un Sauternes 1962 du château Suduiraut.

Les vins suivants sont accompangés d'une pintade sauce forestière et ses petits champignons de saison puis d'une assiette de fromage (St Nectaire).

Tiens un rosé. Il livre quelques notes acidulées de framboise tant au nez qu'en bouche. C'est plutôt bien fait pour le non amateur de rosé que je suis. Ce sont les Perles de Cornélie du château Cornélie.

Le nez de notre 7 ème vin mêle un registre de fruits rouges (framboise) avec une évolution certaine (humus, feuilles mortes, notes animales). Le bouche est poivrée et évoque la baie de genièvre avec des tanins fins. C'est très très bon. C'est une Mondeuse de Trosset 2002 "Arbin".

Autre vin. Le nez agréable est épicé, boisé avec pleins de petits fruits rouges et de cerises à l'eau de vie. La bouche est faite d'un fruit croquant avec une belle matière dense et tanique mais a encore certainement les défauts de sa jeunesse. Une bouteille pleine de promesses. C'est un Marsannay rouge "les Champs Salomon" 2005 du domaine Bart.

9 ème vin. Le nez est très serré, de fruits rouges. La bouche est dense, avec un beau boisé. Les tanins sont encore un peu secs mais c'est pas mal. A revoir dans quelques temps. C'est un Haut Médoc 2005 du château Cornélie.

La robe de notre 10 ème vin est très évoluée. Le nez évoque le sous bois. Beaucoup sont partis sur un vieux Bordeaux. J'ai même entendu Cahors. La bouche est évoluée, la matière en retrait mais avec quelques effluves de feuilles mortes et de cannelle. C'est un Rioja, ViĹˆa TondoĹˆia Reserva 1997. Très déçu par ce vin, je viens de terminer mes 96 qui se goûtaient bien mieux avec une matière beaucoup plus dense. N'en rachèterais pas en Espagne, c'est certain.

11 ème vin. Nez très original et assez viril sur un registre d'épices, de mine de crayon avec des notes de pivoine. La bouche est toujours sur les mêmes épices, mais les fruits rouges font leur apparition.La matière est assez important. La finale est gourmande et assez longue. C'est bon. Il s'agit d'un Coteau du Loir 99 "Le Rouge-Gorge" du domaine de Béllivière. On ne peut pas rester indifférent à cette bouteille. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce vin un peu musclé a été apporté par la seule femme du groupe !

12 ème et dernier rouge. Son propriétaire étant arrivé pendant la bataille, il est placé et bu comme le dernier rouge. Le nez est épicé avec un fruit au premier plan. La bouche est puissante, droite, avec une jolie amertume en finale. C'est vraiment un très beau vin. C'est un Châteauneuf du Pape 98 Clos St Jean. A laisser vieillir encore quelques années pour un plaisir certainement encore supérieur à aujourd'hui.

Les vins sucrés maintenant qui seront "absorbés" avec des fondants aux pommes et cannelle.

Registre clairement sur les agrumes et notament le citron confit. Le très beau nez s'ouvre ensuite vers la rose, la violette et surtout le litchi. La bouche montre un côté végétal avec une fois encore rose et une longueur très correcte. C'est bon, mais une petite amertume qui me gêne un peu. Ca ne dérange pas les autres dégustateurs qui adorent. C'est un Gewurtz gd Cru Zotzenberg 2000 d'Emile Seltz.

Notre 14 ème vin montre de très belles larmes et une couleur vieil or. Nez sur le raisin de corynthe, l'orange confite avec un léger rôti. La bouche est légèrement confite, mais manque d'un peu de relief. C'est tout de même pas mal. C'est un Château les Justices 1989.

Le nez de cet avant dernier vin est magnifique : essence de coing puissance 10, ça sent le Gaillac à plein nez ! La bouche offre une très belle liqueur de coing encore une fois et de miel avec une rétro de verveine. Un vin tout en largeur, à l'équilibre parfait ! C'est très très bon. C'est bien un Gaillac 2001, "les Vendanges Dorées" du domaine d'Escausses... et c'est seulement 8 €.

16 ème et petit dernier. Un vin à bulles. Il offre un nez sur la pomme au four et le miel. La bouche présente un sucre assez présent certes, mais avec une belle fraîcheur et une finale savoureuse. C'est (encore) une méthode Gaillacoise doux 2004 du domaine René Rieux.

Mon TOP 5 : le domaine des Belles Pierres et sa cuvée Ineptie, les Vendanges dorées du domaine de l'Escausses, à égalité le Suduiraut 62 et le Salon 90 et enfin le Châteauneuf clos St Jean.

De biens belles choses, des coups de coeur partagés. N'était-ce pas là la finalité de cette belle journée qui s'achève avec des passionnés ? Encore merci à tous les participants d'avoir osé cette rencontre, même si nous ne nous connaissions pas tous.
Merci encore à l'Hostellerie d'Acquigny pour son accueil et pour la qualité du repas servi.
La prochaine rencontre est prévue courant janvier...