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Un saut hors de la nature 4

Publié le 27 octobre 2009 par Tudry

« Au lieu du péril croît aussi se qui sauve. » Holderlin

Ecologie et économie sont liées, intrinsèquement et essentiellement. Elles le seront de plus en plus quelques soient les formes qu'elles revêtiront. Autant le caractère « technique » de l'économie ne fait aucun doute, autant il faut bien prendre conscience de ce que l'écologie n'atteindra son « but », la sauvegarde de l'environnement naturel, qu'en devenant de plus en plus technique, son efficience dépend uniquement de cela, de son intégration de la technique et de son intégration dans la technique. Ainsi elle sauvegardera bel et bien l'environnement mais en aucun cas l'homme car, comme l'économie et la technique, dont elle ne saurait être autre chose qu'un moyen, qu'un secteur, elle asservira l'homme.

L'écologie pose comme fin la sauvegarde de l'environnement et, en outre, elle établie cette fin comme moyen unique de la sauvegarde de l'humanité se faisant elle agit comme la morale courante, le moralisme de la loi, en assignant pour but une idée abstraite. Oui, nous disons bien une idée abstraite ! L'écologie fait de son but le souverain bien que l'humanité se doit d'atteindre. Elle offre ainsi au « doux commerce » un télos de substitution, la consommation débridée va se faire ascétique, la croissance n'est plus un télos nu, suffisant à lui-même, il va pouvoir se parer d'une conscience presque stoïcienne. C'est, vraisemblablement, dans l'écologisme que va pouvoir se réaliser la fusion de l'utopisme marxo-communiste et du « doux commerce »1

« Le « doux commerce, autre nom du mondialisme, ne partage pas seulement avec son ex-frère ennemi soviétique la vision radieuse du but final. Pour changer le monde, lui aussi doit changer les hommes, fabriquer l'homo oeconomicus de l'avenir, l'homme nouveau homogène, vidé de son contenu, possédé par l'esprit du marché universel et illimité. Le zombi est heureux. » (Dominique Venner, Violence et « doux commerce », NRH n° 44)

Ce règne nouveau peut être nommé « cosmocratie », son citoyen : le « globhomme » (pour reprendre l'expression de M.G. Dantec) ! Ce zombi-globalisé au comportement et à la pensée semi-automatisée (rappelons ici que le grec automaton signifie « hasard », soit le dieu des rationalistes) évoluera donc, éco-citoyen-éthique, dans le jardin d'Eden-bio du marché universel et illimité soumis à la douce loi de fer du gouvernement planétaire démocratique (non pas unique puisque démocratique, mais pluri-unique pour réaliser l'utopie de l'internationalisme).

L'écologisme pense que le monde est malade, qu'il est malade de l'homme. Ce dernier serait un prédateur-virus et le remède serait : ... l'homme ! Il pourrait, par contrainte médiatico-politique et détermination scientifico-éthique devenir le bon vaccin. Le zombi-global aura donc, grâce à son dévouement écocitoyen et sa conscience éthiquement pure, fini comme tout bon virus doit le faire, par contaminer et coloniser la planète entière mais, dans le but de la sauver. L'éco-zombi-global sauvera la planète de l'homme qu'il fut !

Or, c'est l'homme qui est malade de ce monde. Sa fin dernière il ne peut la concevoir en-dehors de cet espace clos qu'il voudrait pourtant sans limite (cosmocratisme). Uniquement matériel mais illimité. Que l'application de son pouvoir illimité change, il n'en demeure pas moins que sa foi en ce pouvoir reste intacte.

Le problème écologique est définitivement un problème théologique. C'est-à-dire qu'il est également anthropologique (théantropique) et cosmologique.

Mais, l'Église semble suivre la sente catagogique. Elle suit, Elle qui doit précéder, toujours. Et qui toujours en réalité précède. A-t-Elle attendu les nominations « bio », « écolo », « éthico-citoyen », « durable » pour faire ce que la terre attendait ? Ceux qui ont fait des pagis paiëns les paysans chrétiens capables d'unir la ruralité authentique à la foi intérieure, capables de défaire les liens de la contrainte « sacrée » pour mener les bois, les landes, les prés vers la sanctification, vers la synergie humano-cosmique à la suite du Théantropos, ceux-là furent les saints moines ...

Tout comme est vain (vaniteux et dérisoire) l'oecuménisme moderne (inversion fausse de lOecuménisme de l'Empire chrétien), l'écologisme affiché et médiatisé d'une Eglise qui devrait courir après ce monde est vain, vide et dérisoire.

L'Église a, pour Elle, non ! Mieux EN ELLE, le langage nécessaire à l'authentique SALUT (soteria), Elle doit (devrait) éviter comme la peste le langage de ce monde (devenu écolo compatible), tous les mots-boites noires qui creuse le vide et empilent du creux dans du vide ...

« vanité des vanités ... »

1Cf. Flora Montcorbier, Le Communisme de marché, L'Age d'Homme, 2000. Je découvre seulement ce livre publié depuis 9 ans et il est toujours agréable de trouver une confirmations « scientifique » à ses intuitions un peu folles ... Quand bien même je resterais toujours réticent à appuyer ma « vision du monde » uniquement sur les « faits » rationnels tant ceux-ci sont aux mains, précisément, de la dominion. L'inspiration de la lecture de livres « de feu » et l'intuition intellectuelle (noétique) resteront donc, quoiqu'il en soit, mes piliers « de sagesse ».


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