Barça : Ibra est mauvais

Publié le 27 octobre 2009 par Levestiaire @levestiaire_net

A l’occasion de la victoire 6-1 du Barça contre Saragosse, le Vestiaire vous conte en exclusivité la fin de la meilleure équipe de club de l’Histoire

6-1, le score n’est pas nouveau, le Barça 2008-2009 en mettait 6 tous les deux mois, le Real y avait eu droit, Santoro aussi.  Pellegrini indécrottable nostalgique fait tout son possible pour que ça puisse se reproduire mais sera-t-il là pour le voir ? Le 6-1 de dimanche aurait pu être rassurant, si Saragosse n’y avait pas mis du sien:  triplé de Seydou Keita, doublé d’Ibrahimovic qui prend une ovation en sortant, les années Kluivert ne sont peut-être pas si loin.

Zlatan y va marquer

Ibra est donc bien la nouvelle star du Camp Nou. Mais la vraie coqueluche, c’est son palmarès qui l’a, sûrement une mauvaise coïncidence. Ses stats parlent d’elles-mêmes. Deux fois 13 buts à l’Ajax, le championnat de Hollande s’est singulièrement renforcé depuis l’époque où Romario et Ronaldo refusaient de marquer moins de buts que de matches joués. 23 en deux saisons à la Juve, la relégation contraint le club à s’en séparer. Trop gros salaire ou niveau trop juste pour la Série B, l’histoire ne le dit pas, ça évite les ambiguités. Par contre, ce qu’elle dit ensuite, c’est l’Inter avec 15, 17 et 25 lors des trois saisons suivantes, assorties de trois titres de champion et autant de phases de poules de Ligue des Champions. La C1, Ibra se l’est toujours refusé, poussant même son abnégation jusqu’à limiter son nombre de buts:  16 buts en 63 matches. En souvenir des huitièmes de finale, Van der Sar et Manchester lui auraient certainement envoyé une médaille en cas de succès en finale l’an dernier. Villa valait-il vraiment si cher ?
Les ailes de pigeon et les retournés ont toujours fasciné, Inzaghi est si moche à voir jouer, l’efficacité attendra. Lequel a déjà gagné la Champion’s League ? Depuis son arrivée au Barça, il impressionne.  7 buts en 7 matchs de Liga, Keita en est à 5,  Benzema à 3. N’allez pas croire que c’est facile. D’ailleurs la Ligue des Champions le prouve : un but en 265 minutes c’est loin de ses standards. Heureusement pour la confiance, c’était contre le Rubin Kazan qui est devenu le favori de la compétition avec Kiev.

Ibraracourcix
 Au moins, le Barça ne s’emmerde plus avec Eto’o et ses 36 buts en 48 matches dont un en finale de C1, bon débarras. Lecture du jeu catalan, combinaisons, sens du déplacement avec Henry et Messi, efficacité, un but à chaque finale de C1 : il y avait tellement de raisons valables de le faire partir qu’on ne sait pas laquelle retenir.  Aller son attaquant dans un championnat aussi coté que le Calcio, c’est comme si Lyon recrutait un buteur du championnat portugais en prétendant viser les quarts de C1.

Titi et gros nullos

Eto’o en moins, il restait Henry à virer pour parachever le travail. Repartir à 70 ans après la meilleure saison de sa carrière, qui suivait elle-même une saison ratée de meilleur buteur du club, qui elle-même faisait suite à huit saisons à plus d’un but tous les deux matches : la tache s’annonçait ambitieuse. Les grands joueurs à 10 buts en 44 matches l’ont toujours amusé, la Juve un peu moins en 2006. C’était sans compter sur la fin de saison dernière. Le dos, les jambes, les pieds, les tendons, les rhumatismes frappent de plus en plus jeune. Parce qu’il est un grand champion, et surtout pour rassurer les autres parce qu’il est le seul à pouvoir leur apprendre comment déborder et faire un appel, Henry a fini par jouer la dernière finale de Ligue des Champions après avoir été décisif toute la saison. Cette année, il a pris un congé pour s’occuper de l’équipe de France, il ne pourra pas faire les deux. Pedrito est bien mignon, Bojan lui ne l’est même plus. Le poste d’ailier gauche va va finir par retomber sur Iniesta et là tout sera foutu. Seul Henry peut sauver le Barça. La rumeur des Red Bulls de New York commence à enfler autant que ses genoux, c’est mal parti.

Leo ferié

L’autre sauveur, c’est Messi mais il a malheureusement attrapé le Ballon d’or. Ronaldo ne s’en est toujours pas remis, Ronaldinho est introuvable, Rivaldo s’est fait la malle depuis longtemps et Matthias Sammer n’a sûrement jamais existé. Messi va encore plus vite : il est jeune et n’a pas encore le Ballon d’or qu’il l’a déjà et la dépression qui va avec. Il a tout raté avec l’Argentine et les gens s’étonnent qu’il soit si bon avec le Barça. Le problème c’est qu’il n’est pas si bon puisqu’il est nul, Saragosse a trouvé son Messi pas plus tard que dimanche. Dribles ratés, accélérations sur 1 mètres mais pas plus, passes aveugles mais sans joueur de cécifoot, Ronaldinho va vite croire qu’il a un frère. Messi a quand même fini par marquer d’un lob de dépit. Sans un sourire. Par contre, quand Ngijol a sorti son hat trick, il a explosé. Il est des vannes qui vainquent même la dépression.

Certaines choses n’ont pas changé : la défense c’est toujours à chier, le gardien c’est toujours à chier, Abidal c’est toujours marrant et Iniesta-Xavi-Touré c’est toujours intouchable. Mais Michael Owen le jure, 3 joueurs ça peut suffire cette année.