La projection de Tempête de Boulettes Géantes à laquelle j’ai assisté a commencé par un pur moment cinémaniaque. C’était lundi soir dans la petite salle 13 de l’UGC Ciné Cité Les Halles (non, je n’ai pas vu le film en 3D… le voir en VO comptait plus à mes yeux que le gadget numérique), à la séance de 22h30 (oui je sais je vais souvent en semaine à la dernière séance, public adulte et tranquillement cinéphile quasi assuré). J’ai pu assister à l’étrange et savoureux bal d’un cinémaniaque (inconnu au bataillon) dans toute sa splendeur.
Arrivé au début de la séance, pendant les bandes-annonces, le personnage en question s’est installé au premier rang avec tout un barda de sac qu’il étala sur les sièges autour de lui. Puis il se tourna et interpella un spectateur installé au deuxième rang, manifestement afin de lui demander l’heure exacte, oui bien peut-être l’heure à laquelle commencerait le film, puisque chacun des deux tripotait sa montre pendant leur bref échange. Marmonnant un peu tout seul, notre cinémaniaque se leva finalement, laissant ses affaires non sans leur jeter plusieurs coups d’œil avant de sortir de la salle, se dirigeant sans doute aux toilettes.
A peine sorti, la séance se termina, et bientôt c’est le film qui commença. Lorsque le spectateur
Cette mise en bouche ultra geek dans la salle fut une excellente entrée en matière pour Tempête de boulettes géantes, film d’animation bien amusant traitant sous couvert d’un délire coloré de la génération malbouffe et du réchauffement climatique. A sa manière, Tempête de boulettes géantes peut être vu comme un mix en version fiction et animée des documentaires Super Size Me et Une vérité qui dérange. Une combinaison étonnante s’il en est pour un film « pour gamins ».
Il n’empêche que l’histoire de Flint, jeune inventeur rêvant de gloire sur sa petite île vouant un culte à la sardine, vise plus haut qu’un film pour enfants simplement divertissant. Le héros parvient vite à attirer le regard de la population locale, et bientôt du monde, en mettant au point une machine qui transforme l’eau tombant du ciel… en aliments. Le ton a beau être très léger, la satire métaphorique sur la société d’ultra consommation se lit entre les images d’un délire rafraichissant. Et c’est bien plus qu’il en fallait pour s’amuser.
D’autant que le film est également parcouru de personnages savoureusement croqués (le père ne sachant s’exprimer qu’en métaphores de pêche), d’un univers visuel assez fort, et d’une ode à la geekitude sympa. Si l’on rajoute le plaisir (uniquement en VO bien sûr) d’un casting vocal principalement composé de membres du Saturday Night Live, on en ressort pleinement satisfait ! Le cinémaniaque disparu dès les premières minutes aurait dû rester…