Réécrire le mythe d'Hercule, voici un acte de bravoure que peu d'auteurs ont entrepris ces derniers siècles. Guy Rachet l'a entrepris, et nous livre une sorte de biographie du héros grec, plus humain que demi-dieu, victime de la vindicte d'une déesse, Héra, dont il portera le nom (Héraclès ou Hercule). Hercule est né de l'union adultère de Zeus et de la jolie Alcmène, épouse d'Amphitryon, dont Zeus n'a pas hésité à prendre l'apparence pour prendre Alcmène dans sa virginité. Il né jumeau du véritable fils d'Amphitryon, Iphiclès, et se distingue très tôt par une certaine propension à a boisson, au sport et à la bagarre en général. Un rugbyman avant l'heure, en quelque sorte, dans le genre Chabal mais en plus séduisant. Et en plus assertif dans ses coups de poing.
Un pari idiot de Zeus condamne Hercule à devoir accomplir douze travaux que lui assigne son cousin, le pleutre Eurysthée. Travaux qu'il devra accomplir à la gloire d'Héra. On connaît la suite : douze tâches insurmontables, qu'Hercule va accomplir consciencieusement, à la limite du sacerdoce : du lion de Némée à l'hydre de Lerne, des oiseaux du lac Stymphale aux pommes d'or du jardin des Hespérides. Au passage, Hercule fera exploser son couple, par un goût du risque obsessionnel. Grand amateur de vierges, il périra de la bête jalousie de sa dernière conquête, la belle Déjanire, et rejoindra les dieux à l'Olympe.
L'ouvrage de Rachet fait preuve d'une excellente connaissance des textes anciens, de la culture et de la géographie grecques. Rachet n'est jamais avare de détails qui donnent un relief particulier à chacun des exploits du héros. On pourra néanmoins trouver son style légèrement pompeux voire pédant. L'histoire d'Hercule, si emprunte de légèreté, aurait certainement gagné à être racontée sur un ton plus humoristique, comme l'aurait si bien fait Denis Lindon.
Hervé Kabla
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