Les tensions s’avivent outre Atlantique et l’administration Obama a décidé de déclarer la guerre à cette chaîne d’information conservatrice. La Maison Blanche accuse ce média d’être source d’informations mensongères et/ou complètement biaisées. “Ils font ça pour booster leur audience. Mais ça ne veut pas dire qu’on va rester sans rien faire” déclare la directrice de la communication d’Obama. Elle continue en affirmant que Fox semble de toute évidence vouloir « faire la guerre » à Obama, et ce dernier n’a donc aucune raison de ne pas considérer la chaîne comme un « adversaire » politique à part entière.
Cet épisode médiatico-tragique en Amérique, n’est pas sans rappeler les polémiques hexagonales. On vient d’assister à l’ire (sans doute feinte, c’est un bon comédien le bougre) de Frédéric Lefebvre proposant la création d’un « ordre déontologique » pour la presse; d’une presse qui ne chercherait qu’à détruire le Président. Cette position du cogneur de l’UMP est d’ailleurs heureusement corrigée par Henri Guaino interrogé sur ce thème à C/Politique sur France 5. Ce dernier reconnaît à la presse le droit de tout dire et de tout critiquer et, en conséquence, aux politiques celui de là critiquer également. Je trouve la pirouette excellente; il sauve la mise tout en dédouanant le marionnettiste. Mais allons plus loin.
Une élection au niveau présidentielle mobilise désormais des moyens médiatiques colossaux; c’est pas nouveau nouveau, mais la forme a changée tès vite et en “accéléré” ces dernières années. Les équipes de communicants sont maintenant prépondérantes là ou l’on trouvait naguère des économistes, des philosophes, des littéraires et « bons » penseurs. Les faiseurs d’images sont devenus les rois du buiseness.
A ce point préoccupés des médias, y faisant appel sans cesse ni modération pour tout dossier, à l’affût du moindre petit fais divers permettant la caméra, ils récoltent les fruits de leur totale dépendance, de leur véritable addiction.
Ils peinent à comprendre que le statut de candidat n’a rien à voir avec celui d’élu et qu’une réserve par rapport à leurs outils d’élection serait de mise. Oublier de donner du temps au temps avant de sauter sur micros et caméras m’apparaît un mauvais exercice du pouvoir. Le premier Ministre François Fillon pensant devoir s’exprimer sur le report du match PSG/OM est un exemple tout chaud de ce qu’il ne faut pas faire !
Il semble difficile de revenir en arrière; nous nous heurtons aussi, sans doute, à une nouvelle culture du traitement de l’évènement. Mais alors que les victimes supposées ne viennent pas se plaindre d’essuyer les bavures; ils ont voulu entrer dans ce jeu de quilles ; ils en ont tiré profit ; ils voudraient maintenant le maîtriser … Plus simplement, qu’ils en assument les inconvénients.
Cette dérive, une critique exacerbée des médias, pourrait devenir inquiétante; elle peut porter tous les excès de régimes honnis : pas un pour rattraper l’autre ! Sachons nous rappeler que lorsque l’on critique la presse on fait oeuvre de clairvoyance, de civisme et on exerce un droit, quand on essaye de là réglementer, on change de régime et on finit par perdre ses droits.