le piège
Hier avant-midi, Sylvie Roy a lancé une bombe à l’ensemble de la députation libérale lors de la période des questions au salon bleu à l’Assemblée nationale. Alors au courant de certaines allégations qu’avait fait Benoît Labonté lors d’une entrevue exclusive à Radio-Canada, la députée de Lotbinière lance au ministre Dupuis que trois des ministres de son gouvernement aient déjà passé quelques heures sur le Touch, le luxueux bateau de Tony Accurso qui est propriétaire de compagnies qui oeuvrent dans la construction.
Par la suite, l’ensemble des journalistes de la tribune parlementaire à Québec et ceux de la Métropole se sont mis à fouiller afin de savoir quels sont les ministres visés par la chef parlementaire adéquiste par intérim.
Vers 17 h, Cyberpresse lance sur son fil de presse une nouvelle exclusive, évoquant que selon des sources crédibles, les ministres ciblés par l’ADQ seraient MacMillan, Whissel et Boulet. Quasi au même instant, c’est au tour de la Société Radio-Canada (SRC) de publier, elle aussi, une nouvelle exclusive, disant que Benoît Labonté, qui a démissionné dimanche de Vision Montréal, ait mentionné que trois ministres du PLQ aient été sur le bateau d’Accurso. Il relate qu’il possède deux sources crédibles qui lui ont donné cette précieuse information. En entrevue exclusive que RDI a diffusée hier à 19 h, Labonté mentionne ces faits et maintient aussi qu’il croit fortement que les trois ministres aient été sur le Touch, car selon lui, ses sources sont béton.
Un peu avant la diffusion de l’entrevue, SRC a passé en onde un reportage de Pierre Duchesne qui est allé rencontrer Jean Charest pour lui demander s’il savait que des ministres, selon les dires de Labonté, avaient séjourné sur le Yacht de Tony Accurso et à la grande surprise, le premier ministre mentionne de sa bouche les noms de MacMillan, Whissel et de Boulet. Avant cette énumération de Jean Charest, ni même Sylvie Roy, ni même Benoît Labonté, ni même un journaliste ou autres, parlementaire ou non, n’ont évoqué les noms de ses trois élus et membres du gouvernement. Par la suite, nous avons appris que la source de Cyberpresse était bien le reportage et l’entrevue qu’allait diffuser SRC sur ses ondes. Donc, Charest est la seule toute première source à avoir mentionné les noms des trois ministres ayant peut-être fait une petite croisière avec Accurso.
Bref, je ne suis pas avocat, mais je crois bien que Sylvie Roy ne peut être poursuivie pour propos diffamatoires dans ce cas. La députée, sur l’immunité parlementaire, en période des questions au salon bleu, elle n’a dit que trois ministres, et ce, sans les nommer. Elle n’a pas visé de personnes en particulier. Le responsable n’est que Charest.
Je ne sais pas où cette histoire nous mènera et quand elle se terminera, mais il serait grand temps de faire la lumière sur le rôle de certaines compagnies et de certaines personnes d’influences dans la machine politique au Québec. Les problématiques sont les mêmes dans les trois paliers gouvernementaux et la situation est plus que complexe… Seule une commission d’enquête publique permettrait à plus de citoyens de circonstances quelconques à venir témoigner devant une longue commission. D’autant plus que les personnes qui viennent témoigner devant les commissions d’enquête doivent prêter serment et peuvent, en cas de parjure, se faire poursuivre devant les tribunaux. Une enquête criminelle, comme lancent les libéraux, c’est bien beau, mais celle-ci se base sur des actes criminels entraînant des arrestations, mais elle écarte toutes possibilités de connaître ce qui se passe, afin de créer des moyens de protections à des malversations au niveau des dons et du pouvoir d’influence.
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