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Carnage

Par Pierreh66
Je pars dans l'heure pour mon atelier d'écriture et je dois présenter ma nouvelle littéraire: Choix de phrase de départ imposé, innsertion de 15 expressions idiomatiques, chute surpenante et le tout en 500 mots . Je vous l'offre en primeur !Carnage
Le hangar avait été passé au peigne fin. Les moindres recoins avaient été ratissés avec minutie, les étagères misent sens dessus-dessous, les contenants vidés de leur tribut et les armoires profanées jusqu’à dans leurs entrailles les plus insoupçonnées. Nulles traces d’indices n’avaient été trouvées et le mystère planait toujours sur les têtes de l’agent Dubeault et Rochefort. Les hommes de mains de la brigade des crimes violents étaient sur le coup depuis l’appel placé en catastrophe au district 423 indiquant qu’un bras et une jambe avait été trouvé dans une remise jouxtant un immeuble du centre-ville.
Arrivé sur les lieux du crime, Dubeault et Rochefort avaient constaté la véracité de l’alerte en retirant d’un bac à outils les membres dépecés de ce qui semblait, sans l’ombre d’un doute, appartenir à un corps humain. À première vue, il n’y avait pas de signes de résistance. La précision des lacérations et la tranche sans faux pas aux commissures des membres sectionnées penchaient la thèse vers une exécution organisée de main de maître et peaufinée par un travail de moine. Les deux détectives n’en avaient pas de reste. Là, où le bât blessait était qu’il n’y avait aucunes traces de sang, pas même une molécule d’hémoglobine. De quoi vous jeter les foies et vous laisser croire à un crime d’autant plus sordide que déroutant. Ne leurs en déplaisent, la table était mise pour Dubeault et Rochefort.
Alertés par leurs sous-fifres, les deux compères furent amenés en arrière du bâtiment où ils assistèrent à une mise en œuvre qui leur en mettait plein la vue. Au milieu du mur, étaient accrochés deux yeux sous lesquels pendait un nez coiffé d’une moustache et terminé par une paire de lèvres charnues qui souriaient à pleines dents. Dubeault dû se détourner à l’écart, frappé d’un haut le cœur pendant que son acolyte, aux loges du spectacle, accusait le coup sans broncher. Il fallait se ressaisir à tout prix. Rochefort ramena son équipe à l’ordre et somma de redoubler d’ardeur pour trouver le reste du cadavre. Plus que jamais, il était de mise de trouver le fil d’Ariane sinon l’enquête frapperait son nœud. Rochefort regarda Dubeault droit dans les yeux et hocha la tête en signe de compassion. Les deux comparses partirent au pas de l’autre côté de la cour. Un carnage, pas de corps, pas de sang. Ils nageaient en pleine décadence.
Plantés comme des soldats de plomb devant un bac à sable. Les deux officiers observaient la trappe de sel brun dans laquelle surplombait le popotin, nu comme un ver, du tronc démembré de la victime. Le tueur avait signé son crime. Sur une des fesses basanées étaient tatouées les lettres HAS. Dubeault s’agenouilla pour dépoussiérer l’autre melon et dévoila, à la volée, les lettres BRO.
Pendant que les deux détectives entonnèrent de concert le mot: H-A-S-B-R-O, derrière une matrone cria de sa voix de marbre :
— Dubeault ! Rochefort ! Ramassez Monsieur Patate et allez vous habillez au plus vite. Vos parents sont arrivés !

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