Le cinéaste thaïlandais Pen-ek Ratanaruang signe avec Last Life in the Universe / Ruang rak noi nid mahasan (2003) un drame doublé d’une romance à l’atmosphère envoûtante avec un humour savamment distillé.
Kenji (Tadanobu Asano), un japonais aux tendances suicidaires installé à Bangkok travaille en tant que bibliothécaire. Son frère, un yakuza débarque du Japon et se fait tuer. Kenji prend la fuite, et alors qu’il va se suicider en se jetant d’un pont il croise le chemin de Noi (Sinitta Boonyasak) dont sa sœur vient d’être percuter par une voiture. Différent l’un de l’autre, Kenji et Noi vont pourtant vivre ensemble malgré la barrière de la langue…
Last Life in the Universe fait partie de ces oeuvres posées à l’ambiance toute particulière. Une ambiance flottante qui livre une mise en scène simple et contemplative. Pen-ek Ratanaruang crée avec talent un univers emprunt de sensualité. La sensualité des images, des sons pour une histoire faussement lente où deux personnages voguent entre la vie et la mort.
Last Life in the Universe est donc une œuvre profondément atmosphérique comme savent le faire des cinéastes tels que Johnnie To, Tsai Ming-liang ou bien encore Wong Kar-wai. Pen-ek Ratanaruang prend le temps de nous emmener dans les limbes du plaisir visuel éthéré et fantasmagorique.
Le petit clin d’œil du cinéaste avec le caméo de Takeshi Miike en yakuza et l’affiche du film dans la bibliothèque réaliser par ce dernier : Ichi the Killer (2001) qu’interprète Tadanobu Asano est savoureux, s’il n’y avait que ça...
I.D.