J’ai déjà parlé sur Communication-solidaire de l’utilisation du Web et des réseaux sociaux par les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ici et là). Je reviens dessus aujourd’hui parce que les choses ont évolué positivement et rapidement en quelques mois.
En France, les sites internet à la sauce Web 2.0 se sont multipliés. L’Avise a ainsi refondé son espace web en intégrant fil RSS (il était temps !), newsletter plus claire et base de données des entreprises sociales et solidaires. La Caisse des Dépôts et l’Association des régions de France ont également lancé il y a quelques mois essenregion.org pour « présenter les politiques régionales de soutien à l’économie sociale et solidaire », « valoriser les dispositifs et les pratiques innovants » et « offrir un espace de mutualisation et d’échange ». Les régions françaises se sont elles-mêmes appropriées de manière efficace les outils web, à l’image de Rhône-Alpes qui a lancé un portail web collaboratif dédié à l’ESS locale (Rhône-AlpeSolidaires.org). Ce site a d’ailleurs fait des petits dans les départements avec Drôme-ArdècheSolidaires.org et AlpeSolidaires.org. Ces plateformes d’information régionale et locale se veulent participatives et s’appuient sur la publication d’informations par les acteurs eux-mêmes.
On ne peut que se réjouir de telles initiatives. L’étape suivante pour ces acteurs institutionnels serait d’intégrer les réseaux sociaux tels Facebook ou Twitter afin de diffuser une information en temps réel à des internautes qui ne fréquentent pas forcément leurs “web vitrines”.
Mais contrairement à il y a quelques mois, l’ESS française n’est plus totalement absente des réseaux sociaux. Depuis longtemps, le site Ressources solidaires est très actif sur Facebook et Twitter. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si Guillaume Chocteau (fondateur de Ressources solidaires) co-anime le Facebook et le Twitter du Mois de l’Economie sociale et solidaire avec Adrien Saumier, de l’Atelier (qui promeut l’ESS en Ile de France, et qui est lui aussi très actif sur le web). L’événement qui débutera le 1er novembre prochain bénéficie ainsi d’une promotion efficace grâce à son site web mais également grâce à une présence renforcée sur les réseaux sociaux et sur les sites de partage de vidéos (le clip du Mois de l’ESS a bénéficié d’un bon buzz sur la toile).
Au Québec
Et de l’autre côté de l’Atlantique, quelle est la tendance ? Ici au Québec, le Chantier de l’Economie sociale a une fois de plus quelques longueurs d’avance sur ses cousins français. En effet l’organisation qui promeut l’ESS québécoise a une stratégie web que l’on pourrait qualifier de stratégie 360°. Elle a bien entendu un site web institutionnel (qui devrait être rafraîchi dans les mois qui viennent). Elle a également développé un portail dédié aux actualités du secteur qui est alimenté par les acteurs de terrain eux-mêmes (economiesocialequebec.ca). Celui-ci connaît un franc succès avec ses 100 000 pages vues, et ses 40 000 visiteurs uniques par mois. Mais ce n’est pas tout ! Depuis le mois de juillet dernier, le Chantier propose achetersolidaire.com, catalogue des produits et services de l’économie sociale québécoise. Ces deux outils web – economiesocialequebec.ca et achetersolidaire.com – permettent au Chantier et aux acteurs de terrain d’avoir des discours complémentaires sur Internet : informatif et institutionnel d’un côté et commercial de l’autre. La boucle ne serait pas bouclée si l’organisation n’était pas présente sur les réseaux sociaux. Depuis quelques mois, le Chantier est en effet particulièrement actif sur Twitter et Facebook. Il diffuse en moyenne 4 à 5 actualités quotidiennes sur son profil Facebook qui a déjà 432 amis. Sur Twitter, le Chantier a twitté plus de 200 fois et a réussi à attirer 176 followers. Il est également présent sur la Communauté Novae (développée sur Ning), qui est très fréquentée ici, au Québec. Et les choses ne sont pas prêtes de s’arrêter : le Chantier souhaite en effet doubler la fréquentation du portail economiesocialequebec.ca et entend maintenir les efforts déployés sur les réseaux sociaux, qui sont pour lui un moyen de diversifier et d’augmenter l’audience de ses sites web.
Pour conclure sur le Chantier et avoir une idée plus précise de son activité online, je vous propose l’article suivant, publié dans le rapport d’activité de l’organisation.
Et pour terminer ce billet, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de l’article de Sacha Declomesnil sur l’Economie sociale et le Web social (publié sur rezopointzero) qui explique en quoi les réseaux sociaux sont des outils de communication parfaitement adaptés aux besoins des acteurs de l’ESS.