Le directeur général du groupe Planeta, Jesús Badenes, en charge du secteur livre - pour faire la différence entre les avions de la firme et ses chaînes de télévision - s'était exprimé durant la Foire du livre de Francfort au sujet d'internet, dans un entretien accordé à Publishing Perspectives.
Selon lui, la toile ne saurait être réduite à un simple outil de diffusion, « mais ce serait trop facile ». De même, le livre numérique ne doit pas être considéré comme une menace ou un cheval de Troie : au contraire, il faut l'approcher avec un sens commun très net. Faisant le point sur le marché espagnol, Jesús Badenes explique que de grosses têtes d'affiche comme Stieg Larsson ou Stephenie Meyer ont permis des hausses de ventes de 4/5 % par an.
Sur le règlement Google, la question est plus délicate. « En Espagne, aucune maison d'édition n'a plus de 20 % du marché, tandis que Google dispose de 97 %. Google et Amazon sont bien plus puissants que la plupart des éditeurs, ce qui place des négociations dans des conditions particulières, mais nous devons négocier. Nous devons aussi nous préparer à ces conditions » et les aborder avec pragmatisme.
Si l'opt-out lui hérisse le poil, « une approche au napalm », estime-t-il, Jésus trouve surtout que la participation à Google Book devait être libre et surtout pas obligatoire. Le tout dans le respect des lois sur la propriété intellectuelle selon les différentes sensibilités locales.
Pour l'avenir, Planeta va s'associer à Santillana et Random House Mondadori, pour la création d'une plateforme de vente d'ebooks en langue espagnole. Elle sera ouverte à tous les éditeurs, grands et petits, la seule distinction établie concernera les actionnaires et les clients de cette plateforme. Une occasion intéressante qui se créé pour les éditeurs. « Nous préparons le marché pour les livres et avons une interdépendance avec les créateurs de contenus. Ce serait une grave erreur de sous-estimer les éditeurs. »