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Identité Nationale? Epstein, Bancic, Mohamed Ouali…

Publié le 26 octobre 2009 par Innommables

 Ne prêtons pas à Eric besson des intentions qui ne sont (bien évidemment) pas les siennes.

Ce n’est pas parce que l’affaire de l’EPAD, les paroles malheureuses de Frédéric Mitterrand (grand amateur de boxeurs asiatiques de quarante ans mesurant moins d’un mètre trente), le cafouillage autour de la taxation des banques ou l’expulsion d’Afghans vers leur pays en guerre (en guerre notamment grâce nos "boys" 100% pur camembert, nous aussi nous avons nos G.I’s qui reviennent fièrement dans des boîtes en pin, pourquoi n’y en aurait-il toujours que pour les Américains?), ce n’est pas, disais-je, parce que toutes ces affaires récentes risquent de plomber le résultat des futures élections régionales qu’Eric Besson, donc, propose aujourd’hui de lancer un grand débat sur l’identité nationale.

Non. Que diable vas-tu imaginer là?

Dis-moi, lecteur, tu ne serais quand même pas suffisamment tordu pour être amené à penser qu’Eric Besson, un homme dont la probité, le sens des valeurs et la fidélité inébranlable à ses idéaux ne sont plus à prouver depuis longtemps, serait capable de retourner racler le fond noirâtre du bidet crasseux dans lequel végètent les dernières idées nauséabondes du Front National (celles, donc, que Nicolas Sarkozy n’a pas encore récupérées dans ses filets visqueux mais ô combien larges), simplement pour prodiguer à l’électorat de droite, durablement déboussolé, la fellation salvatrice qui le ramènera aux urnes avec, sur le visage, le sourire extatique et béat du Robert Bidochon qui vient (enfin) de tirer son coup?

Je ne peux croire que ton esprit mesquin et sournois soit à ce point perverti, ami lecteur.

Eric Besson, comme Nicolas Sarkozy (qui a définitivement prouvé le respect sans bornes qu’il voue à la Résistance et à ses idéaux), est un grand homme.

Un homme de convictions.

Son intention, crois-moi, lecteur, n’est sûrement pas de rassembler sous la bannière de l’UMP les derniers pétainistes, les frontistes assoiffés de Pastis et de sang impur, et les fidèles de la Fraternité Saint Pie X (à ce propos, je profite de ce billet pour me dénoncer humblement auprès de l’abbé Laguérie: oui, les grenouilles vivantes qui s’ébattaient dans le bénitier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet en juin 1988, c’était moi).

Non.

Si Eric Besson souhaite que tous les Français, dans les semaines qui viennent, étalent sur la place publique leurs sentiments vis-à-vis de l’identité nationale, c’est sans aucun doute pour les mêmes raison qui me poussent à écrire ce billet, cher lecteur, moi, fille d’un père étranger lui-même issu d’une longue lignée d’esclaves noirs, née à l’étranger d’une mère elle-même née dans une cave en France pendant que Papon, Touvier et Barbie poursuivaient ses propres parents.

Eric Besson souhaite, j’en suis intimement convaincue, que toi, petit lecteur, ainsi que tes amis, tes voisins, tes parents, ta concierge et Michel, le SDF qui squatte la devanture de ton Franprix de quartier, honoriez pleinement la mémoire de Joseph Epstein, celle d’Olga Bancic, celle des tirailleurs sénégalais et des combattants nord-africains (justement honorés très récemment par, peut-être, quelques glorieux défenseurs de l’identité nationale telle que la conçoit Eric Besson) qui tous, bien que nés à l’étranger et pratiquant des religions diverses, tombèrent pour la France sans hésitation (au moment où, peut-être, la grand-mère de Michel le SDF, ou celle de ta concierge, dénonçait ses voisins juifs ou spéculait au Bon Beurre sur le dos de la France occupée).

Oui, lecteur.

Si tu es pourvu ne serait-ce que d’une once d’honnêteté, tu admireras Eric Besson, que l’on verra sans aucun doute bientôt au garde-à-vous en train de chanter La Marseillaise dans l’hémicycle aux trois quarts vide, le coeur gonflé d’orgueil, la poitrine tendue sous sa chemise brune par un patriotisme émouvant et légitime, les yeux fièrement levés vers un ciel limpide traversé par les charters d’expulsés, et comme moi, lecteur, tu éprouveras la plus grande satisfaction à lui dire merde merci.

Je lance à présent, pour ton plus grand plaisir, un modeste concours de la plus belle affiche qui illustrera le grand débat à venir.

Le gagnant remportera la Légion d’honneur récupérée sur le cadavre de Maurice Papon.

Preum’s, donc.
 

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