La Semaine du Goût, c’est une très bonne idée. Pendant une semaine, depuis 19 ans, c’est l’occasion de (re) découvrir des adresses dans des conditions privilégiées. Cette année, elle se tenait du 10 au 18 octobre.
Certains jouent le jeu depuis des années, comme l’Arpège d’Alain Passard (disons que les prix sont tellement astronomiques le reste de l’année qu’ils peuvent se permettre de faire des prix à tout le monde, et pas juste aux courtisans, pendant une semaine), ou encore Gael Orieux du restaurant Auguste. Chez Alain Passard, si le menu tourne autour des mêmes classiques, il y a quand même des changements d’une année à l’autre et le prix (vins compris) est très honnête : c’est une archi bonne affaire. Chez Auguste, alors qu’il n’y a pas de menu dégustation en temps normal (mais on peut en demander un sur mesure), ils en proposent un spécial semaine du goût, avec vins compris à discrétion. Je vous parlerai prochainement d’un diner chez Auguste dans ce cadre : c’était très très bien!
D’un autre côté, beaucoup de profiteurs et de restaurateurs avec plus ou moins de scrupules ont annoncé qu’ils jouaient le jeu, alors qu’en fait ils n’y avait rien, ou pas grand chose de plus que d’habitude. Parmi ces mauvais élèves : Tante Marguerite, la Villa Spicy et même le Meurice. Ces établissements se sont fait référencer sur le site de la semaine du goût, espérant gagner de nouveaux clients. C’est petit, mesquin voire minable! La baisse de la TVA ne leur suffit donc pas? Techniques indigestes et écœurantes.
J’ai déjeuné à la Villa Spicy lundi 12 octobre : formule à 20€, entrée+plat ou plat+dessert et un verre de vin. Hum… Il me semble qu’en temps normal il y a une formule du même genre, peut être sans verre de vin. Petit effort, sur le papier uniquement, puisque le vin servi s’est avéré trop froid et pas bon. Bof, donc!
J’ai déjeuner au Meurice mercredi 14 octobre : c’était plein aux deux tiers, seulement. L’endroit est très beau, le service nickel, la cuisine sans faille (mais avec un déficit d’âme), digne d’un palace. Seul problème : il n’y avait absolument rien pour la semaine du Goût. Le menu terroir parisien est proposé tous les jours à 78€! Il faut croire que le « départ » de Jean-François Piège du Crillon inquiète et que tous les moyens sont bons pour faire venir du monde. La déception engendrée par l’opportunisme et la grossièreté de la personne qui a référencé le Meurice dans les tables du goût n’a pas été entièrement compensée par ce que j’y ai mangé. À part l’oursin, le couteau Thiers et le canard à l’orange, je n’ai pas été emballé outre mesure. C’est bien, ça me fait mon quota de trois étoiles pour octobre, mais je n’ai pas envie d’y retourner.
Chez la Tante Marguerite, on a les autocollants qui vont bien. À la carte (affichée dans la rue) par contre, bien malin celui qui aurait vu l’offre spéciale Semaine du Goût! On passe devant et on ne s’attarde pas.
Enfin, au Violon d’Ingres, alors qu’ils proposent un menu plutôt alléchant sur le site de la Semaine du Goût, ils oublient de préciser que la Semaine du Goût s’arrête chez eux le vendredi 16. Lors de notre déjeuner, samedi 17, c’était trop tard. Cela ne nous a pas empêché de nous régaler et de passer un agréable moment (oreilles un peu cassées par Jean François Piège, à la table derrière).
Ce n’est pas léger, les assiettes sont moches, mais c’est bon et notre serveuse avait du répondant.
Bref, tout ça pour dire que certains parasitent abusent et que les organisateurs de la semaine du Goût devraient être plus sélectifs. Et puis ça permet toujours de (re)découvrir de nouvelles adresses, certaines où l’on a hâte de retourner (Auguste), d’autres dont on se passera sans problème (Spicy, Meurice, les Tantes…).
Rédigé par chrisos