Rumba

Publié le 26 octobre 2009 par Mg

Il est des films qui ne se racontent pas, mais se regardent. C’est souvent le cas pour les films belges. C’est surtout le cas pour des films aussi colorés et vivants que ce Rumba.

Rumba, c’est une histoire de danse, et d’un couple d’instituteurs. C’est aussi celle d’un accident, et deux handicaps. Lui devient amnésique chronique, elle unijambiste. Handicapant quand votre passion est la danse. Dès lors on assiste non sans une certaine malice à la dégradation (rapide, drôle) de leur environnement. Tout part en poussières au gré d’une heure quinze de film colorée et chorégraphiée avec soin par un trio de réalisateurs occupant par ailleurs les rôles principaux qu’ils ont imaginés.

Dénué de dialogues inutiles, Rumba s’impose par un format court et un univers décalé extrêmement visuel, baignant dans une tendresse toute particulière. Des couleurs dans un monde contemporain assez reconnaissable (école, quartier..) mais réduit à son essentiel. Le film se transforme petit à petit à partir de leur accident, où les oppose alors l’amnésie de l’un à l’handicap physique de l’autre. Une maladresse naît à l’intérieur du couple, qui est obligé de réapprendre la vie au quotidien (pour partir sur une succession de catastrophes assez… cocasses). Et c’est avec ce nouveau départ qu’ils vont transformer leur vie réglée comme du papier à musique, comme pour mieux se retrouver ensuite. Une jolie histoire qui aurait pu flirter avec l’animation, et sur fond de rumba (forcément) pour mieux prouver qu’on peut se passer aisément de dialogues (le film est assez minimaliste sur ce point) mais non de musique pour rythmer un film.

Un film atypique, mais pas tellement, qui change un peu des comédies modernes vues et revues. Une petite histoire assez efficace menée par un trio franco-belge imaginatif. Décidément le cinéma belge ne cessera de (me) nous surprendre… avec plaisir. On attend la suite.