Rompez, Hogan ! (7)

Par Wally Gator

Il y a deux ou trois semaines les prix Ig Nobel ont été remis. Il s’agit d’une parodie de prix Nobel qui récompensent des performances souvent excentriques et qui selon les cas sont "inutiles, ridicules ou nuisibles". Derrière le nom de ces prix, puisque comme son illustre grand frère le Ig Nobel se décline dans tout un tas de domaines, se cache un joli jeu de mot, je te laisse, cher lecteur, le soin de trouver lequel. Ceci dit, c’est à la très sérieuse Université de Harvard que les prix sont présentés ! Excusez du peu ! Harvard ! Ce qui me plait beaucoup, aussi, c’est le nom de la revue humoristique "scientifique" qui soutient l’action : "Annals of Improbable Research"… Tout un programme ! Bon, quels sont les critères pour recevoir un Ig Nobel ? Avoir passé un temps complètement déraisonnable sur un sujet qui n’aura qu’un intérêt très, très, très limité. On a donc deux cas de figure : le chercheur qui sait que ce qu’il fait est complètement déjanté mais qui va quand même jusqu’au bout (auquel cas c’est une forme d’autodérision) ou alors on peut voir aussi le cas du récompensé qui n’est absolument pas conscient de l’inutilité ou/et du ridicule de son travail (ce qui est plus grave), auquel cas le Ig Nobel devient cynique (et tellement plus drôle… Niark… Niark… Niark…).

Une remarque, cependant, contrairement au Nobel, il existe un Ig Nobel de mathématiques…

Voici maintenant quelques exemples d’Ig Nobel décernés depuis leurs créations en 1991. A toi de voir, cher lecteur, dans quelle catégorie rentre chaque prix de cette sélection que j’ai faite pour toi.

Physique - 1991 : Thomas M. Kyle, authentique farceur, pour sa découverte de l'élément le plus lourd de l'univers, l'Administratium, qui comprend un neutron, huit neutrons-assistants, 35 vice-neutrons et 256 vice-neutrons-assistants.

Mathématiques - 1993 : Robert Faid de Greenville, Caroline du Sud, fidèle voyant en statistiques, pour avoir calculé les chances exactes (710 609 175 188 282 000 contre 1) que Mikhaïl Gorbatchev soit l'Antéchrist.

Médecine - 1993 : James F. Nolan, Thomas J. Stillwell, et John P. Sands, Jr., miséricordieux hommes-médecins, pour leur douloureux mémoire de recherche, "Gestion correcte d'un pénis coincé dans une fermeture éclair".

Biologie - 1996 : Anders Barheim et Hogne Sandvik de l'université de Bergen, Norvège, pour leur étude pleine de bon goût, "Les effets de la bière, de l'ail et la crème aigre sur l'appétit des sangsues".

Art - 1996 : Don Featherstone de Fitchburg, Massachusetts, pour son invention révolutionnairement décorative, le flamant rose en plastique.

Biologie - 1998 : Peter Fong de l'Ecole Technique de Gettysburg, Pennsylvanie, pour sa contribution au bien-être des palourdes à l'aide du Prozac.

Littérature - 1998 : le docteur Mara Sidoli de Washington, DC, pour son étude lumineuse, "Péter : une défense contre les peurs inavouables".

Paix - 1999 : Charl Fourie et Michelle Wong de Johannesburg, Afrique du Sud, pour l'invention d'une alarme anti-vol d'automobile équipée d'un lance-flammes.

Recherche interdisciplinaire - 2002 : Karl Kruszelnicki (Australie) pour son "enquête complète sur les poils de nombril".

Nutrition - 2005 : le docteur Yoshirō Nakamatsu, Tōkyō, pour avoir photographié et analysé rétrospectivement ses repas durant 34 ans.

Dynamique des fluides - 2005 : Victor Benno Meyer-Rochow, université de Brême et université d'Oulu (Finlande) et Jozsef Gal, Université de Budapest (Hongrie), pour avoir évalué la pression à l'intérieur des manchots pendant la défécation.

Médecine - 2009 : à Donald L. Unger, de Thousand Oaks, pour avoir enquêté sur une cause possible de l'arthrite des doigts, en faisant craquer les doigts de sa main gauche (mais jamais ceux de la droite) tous les jours pendant plus de soixante ans.