Aujourd’hui, le milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim est dépassé. Ils étaient 840 millions en 1996. Un homme sur six souffre de la faim. Un enfant meurt de faim toutes les 6 secondes.
Ajoutons à cela, 1,2 milliards de personnes dans le monde qui vivent dans les bidons villes, 80% des familles n’ont aucune protection sociale.
La crise du capitalisme a bien sûr aggravé encore cette situation. Ainsi l’an passé 38 pays ont vécu une crise alimentaire du fait de la spéculation sur les matières premières et le développement des biocarburants. Le PAM (programme alimentaire mondial) constate que : « les pays les plus démunis ont payé le plus gros tribut de la crise ». Et il énumère « dans ces pays, les bénéfices des exportations sont en chute libre, le flux des investissements étrangers se tarit, les envois d’argent des migrants à leurs familles ont plongé ».
Et pourtant, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui vient de réunir 300 chercheurs à l’occasion d’un forum d’experts de hauts niveau intitulé « comment nourrir le monde en 2050, déclare que :
La terre qui devrait compter en 2050, 9,1 milliards d’habitants contre 6,8 milliards aujourd’hui, pourra nourrir tous ses habitants.
Alors, qu’elles sont les causes de ce massacre dénoncé par Jean ZIEGLER ex-rapporteur de l’ONU pour l’alimentation « un massacre quotidien qui se déroule dans une normalité glacée ».
Comment peut-on mourir de faim au 21ème siècle, avec le développement extraordinaire des sciences, de la médecine, des techniques, des moyens de communication ?
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a besoin de 2,9 milliards de dollars pour secourir aujourd’hui ceux qui ont faim. Mais les pays riches se moquent de l’extension de la pauvreté, de la faim dans le monde. Leur seul objectif : préserver les intérêts capitalistes. Les gouvernements des pays riches ne tiennent pas leurs engagements. Sur les 6,7 milliards de dollars promis, seulement 2,9 ont été versés. Il faut dire que les centaines de milliards d’euros et de dollars sortis par les pays riches il y a un an au plus fort de la crise pour sauver les banques ne peuvent servir qu’une fois… La France qui a mis 300 milliards d’euros à disposition des banques n’a lâché que 207 millions de dollars pour nourrir des affamés. C’est ça la moralité du capitalisme !
Les multinationales avec l’aide des gouvernements de leurs pays continuent à piller les richesses des pays pauvres.
L’Afrique est dotée de richesses minières (bauxite, cuivre, manganèse platine et minerai de fer) et aussi de pétrole (près de 10% des réserves mondiales).
La plupart des gouvernements mis en place ou imposé par les pays impérialistes appuient cette politique néocoloniale.
Olivier De Schutter rapporteur spécial de l’ONU sur le droit alimentaire, constate que « produire plus ne servira à rien tant que les inégalités continueront de croître et empêcheront les plus pauvres d’avoir accès à la nourriture disponible sur les marchés. Dans l’immédiat il faut augmenter les revenus des catégories les plus vulnérables, en premier lieu les petits paysans qui sont légion en Afrique.
Mais ce n’est pas l’objectif du G8 élargi de cet été qui, lui, a promis 30 milliards de dollars sur 3 ans pour relancer l’agriculture dans les pays en développement. Cette somme couvre à peine un tiers des besoins et on a vu ce que sont les promesses !
Des milliers d’hectares de terres très fertiles enlevées aux paysans et loués à des consortiums, chinois et du Qatar.
Les gouvernements de certains Pays d’Afrique, la Guinée, le Bénin…Celui de l’Ile Maurice chasse des dizaines de milliers de paysans pour louer ces terres à des consortiums aujourd’hui chinois et du Qatar et demain ?... Ceux-ci introduisent les techniques modernes et développent sur ces terres riches, fertiles, la culture des légumes, des fruits. Ils transportent les productions dans leurs pays pour la vente. A l’Ile Maurice, la Chine a même créé une zone économique qui pourra lui permettre de faire transiter ses produits pour inonder les marchés africains.
On le voit là encore, le capitalisme sous diverses formes a toujours «des initiatives » pour exploiter les peuples.
A la Conférence de la FAO, des tas de « solutions » ont été évoquées. Certains colmatent et renvoient à 2050. Bref dans un certain fouillis quelquefois contradictoire et technocratique on ne voit pas la seule cause réelle apparaître, le système capitaliste qui affame un sixième de l’humanité. Ce système est incapable de répondre aux défis du développement de l’humanité, au contraire il entraîne une régression de l’humanité au profit de quelques-uns.
Une seule solution : pour libérer les forces productives, le développement humain il faut le combattre jusqu’à l’abattre pour changer de société, construire une société socialiste.