Il y a bien longtemps que je n'avais pas fait de compte rendu des audiences du Tribunal : bonne lecture.
Vendredi dernier, j'ai été au tribunal de Béziers. En chemin, je suis à pied, j'ai rencontré Maryse. Nous avons fait le chemin ensemble. Je suis passé dans l'algéco et j'ai posé le portable et le porte monnaie, ça n'a pas sonné quand je suis passé sous le portique, ouf! Ce n'étais pas B., que je connais bien.
L'audience commençait à 8h30. Je me suis mis à l'entrée, au fond, le banc juste à côté de la porte, juste au bord. J'ai un point de vue sur toute la salle du tribunal correctionnel, en face de moi j'ai la porte qui donne à la geôle, et sur ma droite une fenêtre. Je peux bien voir les personnes qui entrent et qui sortent. Je ne vais pas rentrer dans le détail des audiences. J'ai assisté à 4 audiences en tout.
A 9h00, c'est un autre juge qui est entré, cette fois le juge était une femme. C'est quelqu'un que j'apprécie. Très professionnelle.
J'ai mon petit carnet et je prends des notes pendant les audiences. Déjà pour vous faire le compte-rendu, et pour ne rien oublier. Le policier affecté au tribunal ce jour était le même que la semaine passée. J'en ai compté 4 dans la salle à un moment au début, treillis, rangers... Je me sentais en sécurité dans la salle avec eux (...) cela a son importance pour la suite du récit.... Pour vous les filles, certains étaient vraiment mignons! Je note les allées et venues des policiers ou gendarmes présents.
Ce que je retiens : la misère humaine, les 3 prévenus des audiences de 9h00 étaient détenus. Ils sont arrivés menottés. 2 policiers se sont mis à droite et à gauche pendant l'audience. Les histoires sont différentes, mais les faits ont des ressemblances : de la récidive, alcool, drogue, mise en danger de la vie d'autrui. Des personnes qui roulent sans permis (il a été retiré), sans assurance. La plupart avaient été placés en détention provisoire 2 jours auparavant, ils étaient donc ce jour là en comparution immédiate (avec choix d'être jugé le jour même ou de bénéficier d'un délais, ils ont choisi d'être jugé le jour même). J'avais les larmes aux yeux à un moment tellement les faits étaient émouvants. J'ai noté ces 2 expressions " "il pose des soucis à l'ordre public à Béziers" (Procureur), "la dernière chose à faire était de prendre le volant" (Juge).
Une anecdote : je vous ai dit que j'étais au fond, à l'entrée, à côté de la porte. Une dame et un monsieur sont arrivés à un moment, ils se sont mis sur le banc devant le mien. La dame parlait (il vaut mieux éviter de le faire). A une suspension d'audience, ils se sont levés et sont sortis de la salle. Je suis resté à ma place (pour ne pas me la faire prendre..). J'avais autre chose à faire qu'à les surveiller (sourire), donc je n'ai pas trop fait cas à eux. Ce que je sais c'est que la dame s'est retrouvée assise à ma gauche, et le monsieur à sa gauche à elle. C'était à la dernière affaire (8 policiers en tout, j'ai compté à un moment). Pour les différencier, sourire, j'avais donné un surnom à quelques uns d'entre eux ... Elle s'est mise à parler, un peu fort, c'était pendant que le Procureur parlait. Vous imaginez bien qu'elle s'est fait remarquer. Quelqu'un lui a dit de se taire, elle a continué à parler, même Madame la Juge lui a demandé de se taire. Qu'elle n'a pas été ma surprise (bien sûr les regards étaient rivés vers elle, et donc un peu sur moi...). quand un des policiers au fond à ma gauche (un des gradés) a dit aux policiers proches de nous de la faire sortir. J'avais 3 policiers à ma droite... un est venu par la droite et un autre par la gauche et ils se sont plantés devant nous... Ils lui ont demandé fermement de les suivre, et de sortir. Je n'avais rien à craindre, je ne m'en faisais pas ... sourire. Et dire que j'avais l'intention de partir au début de l'affaire. J'avais intérêt à me tenir à carreau, sourire (j'ai encore à l'esprit ce qui m'est arrivé à Montpellier fin mai).
Il était plus de 10h30, l'avocat des parties civiles faisait sa plaidoirie. Maryse est passée devant moi, elle me dit doucement "je m'en vais". Je n'a pas réfléchi bien longtemps je lui ai dit doucement "attends moi, stp, j'arrive aussi". Nous avons quitté la salle, sommes passés dans la salle des pas perdus, et sommes sortis sur le perron. J'avais une veste et un blouson, j'ai posé mon carnet sur un rebord et ai commencé à me "rhabiller". Les 2 policiers qui avaient sorti la dame étaient en train de fumer. Maryse a entamé une discussion avec eux, je ne disais rien, mais ne perdais rien de la discussion. Ils ont bien rigolé. Nous avons discuté environ 2 minutes. Nous allions partir et descendre les marches (l'escalier est haut) pour arriver dans la cour, quand Maryse et moi avons vu 2 gendarmes en bottes (superbes les bottes! brillantes...). Ils montaient, Maryse (je te remercie... grand sourire) m'a dit : "attends Laurent, stp, je m'arrange". Elle a attendu qu'ils montent, j'ai pu "mater" les belles bottes. Les gendarmes ont serré les mains des policiers (pour un peu j'aurai aussi tendu ma main, mdr!). Maryse a dit "au revoir". Les gendarmes ont continué à monter les marches. Les 2 policiers ont répondu "bye". J'ai dit aussi "au revoir" (attendez, je suis poli et bien élevé...). J'étais perdu dans mes pensées, vous imaginez bien!
Pour terminer, je n'ai pas trop compris, mais enfin je vais vous raconter. Je vous disais qu'il faut passer par un portique avant de rentrer dans le tribunal. Je m'attendais à voir des motos, et puis c'est une voiture break de gendarmerie qui est entrée dans la cour, conduite par un gars de la sécurité. Il a donné les clés à la dame (de l'algéco). J'ai entendu la fin d'une conversation : "ils m'ont dit qu'ils étaient du GIGN, et ils n'ont pas voulu passer sous le portique, moi j'ai répondu qu'ils devaient, que nous on était du SWAT". Je déforme un peu les paroles, mais c'était l'idée. On a bien rigolé, et nous sommes partis.
Voilà, c'est fini, j'en garde un très bon souvenir. A bientôt pour vous raconter d'autres audiences.
Je vous souhaite une très bonne semaine / have a great week.