C’est mon vrac. Je m’en ennuyais, vous aussi j’espère ! Ça me laisse de la latitude et j’ai besoin parfois de sortir de l’encadrement des commentaires de lecture et aller folâtrer un peu partout qui, je le réalise, tourne toujours autour de l’humain.
L’inconnu
Assez souvent, le premier réflexe devant l’inconnu ; regard suspicieux, petit pas en oblique, quand ce n’est pas le braquage. Un réflexe des plus humains. Prenez Le discours sur la tombe de l’idiot, de Julie Mazzieri, en lice pour le GG, j’étais moins attirée pour la seule raison que je ne la connaissais pas. Dans le domaine littéraire, on s’entend que ne pas connaître veut surtout dire « ne pas en avoir entendu parler ». Eh bien, ça y est, j’en ai maintenant entendue parler ! Une bonne samaritaine m’a aiguillée : Julie Mazzieri aurait suivi son cours littéraire avec Yvon Rivard, est une Montréalaise « exilée » en Corse par amour depuis quelques années. La messagère, digne de confiance dans le sens qu’elle n’a aucun intérêt à promouvoir cette auteure, m’a révélé que cette lecture a été son grand coup de cœur toutes catégories confondues : « C’est un roman sobre et fort, lucide, à la langue extrêmement maîtrisée, d’une grande intelligence et tout en finesse, une très belle découverte ». Ça m’a donné le goût de me jeter dans les bras de l’inconnu ! Cette lecture devient incontournable pour moi. On s'en reparle !
Andrée Ferretti récipiendaire du prix Alfred-Desrochers 2009 – Tiré Le Libraire
(Marsi et moi y étions ! En fait, nous étions à proximité des trois écrivaines en lice, voyant l’espoir miroiter dans leurs yeux).
Andrée Ferretti n’est pas repartie les mains vides du dernier Salon du livre de l’Estrie. L’écrivaine a remporté le prix Alfred-Desrochers 2009 remis par l’Association des auteures et auteurs des Cantons-de-l’Est, grâce à son roman Bénédicte sous enquête (VLB éditeur). Meilleure chance la prochaine fois pour Michèle Plomer (HKPQ, Marchand de feuilles) et July Giguère (Rouge presque noire, Hexagone). « Le roman d'Andrée Ferretti a été un coup de cœur pour tous les membres du jury », a souligné le président du jury, Antoine Sirois. Ce texte raconte la découverte d’un ancien manuscrit dans une maison tricentenaire de Neuville. S’ensuivent questionnement, recherches et surprises.
L’écrivain et le rejet
L’écrivain abouti, ou potentiel, a à vivre avec le refus. Quand un écrivain en lice n'est pas choisi pour un Prix, il a à gérer une forme de rejet. Je l’apparente à celui de la démarche pour offrir le premier manuscrit. Presque tout écrivain, y compris les maintenant célèbres, n’ont pas été publié dès leur premier envoi. On leur a retourné leur espoir accompagné d'une lettre circulaire. En France, par exemple, 1 manuscrit se publie sur les 1,000 reçus de la manière la plus anodine qui soit, la poste. Imaginez les piles et les piles de manuscrits !
Il y a plusieurs histoires sur le sujet, j’ai retenu celles-ci (article du Nouvel Obs.com)
Sorj Chalandon reçoit un mot écrit d'une belle encre bleue: «Dans ce texte, il y a tout et il n'y a rien du tout. Il faut travailler, travailler, travailler. Il faut que l'enfant pose la plume et que l'adulte la prenne.» Cette réponse est signée Dominique Fernandez. Le futur académicien est membre du comité de lecture de Grasset. Pendant vingt ans, Chalandon ne retouche pas son manuscrit. Quand il le renvoie, profondément remanié, en 2005, il est accepté. Par Grasset.
Qui se douterait, par exemple, que Vincent Message, 26 ans, l'un des plus jeunes primo-romanciers de cette rentrée, a envoyé son premier manuscrit au Seuil il y a dix ans déjà? Depuis l'âge de 16 ans, il a bénéficié auprès de Louis Gardel d'une sorte d'accompagnement éditorial qui lui a permis de mûrir ... Et de finalement être publié !
Je serai drôlement curieuse d’apprendre la proportion au Québec : un manuscrit sur 100, 200, 300 ? De quelques éditeurs, j’entends surtout que les bons manuscrits manquent à l’appel (À lire certains premiers romans, je serai porté à le croire). Je me suis plu à imaginer un bouquin qui rassemblerait l’expérience du « premier manuscrit » de nos auteurs et quelques éditeurs qui se prononcent. Comme disait ma mère « ça tomberait dans ma talle ! »
Je vous laisse sur ce dessin qui m'a bien fait rire ...
Source:www.blogapart.info