Pour une législation sur les pesticides adaptée au 21ème siècle
Début de session avec un sujet qui fait mal aujourd'hui à STRASBOURG: En finir avec les pesticides, ou du moins avec l'abus de PESTICIDES rarement assez contrôlés! Le PE va se prononcer en première lecture sur la nouvelle politique de l'UE relative à la mise sur le marché et à l'utilisation durable des pesticides. Cette nouvelle législation, qui concerne aussi bien l'industrie chimique que les agriculteurs, les professionnels de santé, les écologistes ou les consommateurs prévoit notamment de réduire l'utilisation de pesticides de 25% d'ici 5 ans et de 50% d'ici 10 ans. Des produits devraient être interdits, de même que certaines pulvérisations aériennes.
Les pesticides, produits visant à la destruction de certains organismes vivants jugés nuisibles (animaux, végétaux, micro-organismes) sont utilisés depuis de nombreuses années - voire depuis des millénaires dans le cas des pesticides naturels - dans différents domaines, comme l'agriculture mais aussi la voirie pour l'entretien des infrastructures routières et ferroviaires, le traitement du bois ou bien encore divers usages privés (jardinage, traitement des locaux…). Or, l'utilisation massive de pesticides en milieu agricole et non agricole se répercute à la fois sur l'environnement (pollution des eaux, de l'air, du sol, …) et aussi sur la santé (favorisation de certains cancers, de troubles de la reproduction, de problèmes neurologiques, d'allergies, d'asthme, …). Ainsi, une étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) estime qu'en France, 90 % des rivières et 50 % des nappes phréatiques sont contaminées.
Les pesticides se retrouvent aussi dans les aliments. Ainsi, selon une étude de 2005 de la répression des fraudes française (DGCCRF), portant sur les fruits et légumes (3 098 échantillons), 55,4 % des échantillons ne contiennent pas de résidus. Des teneurs inférieures à la limite maximale de résidus (LMR) ont été détectées pour 38 % des échantillons. 93,4 % des fruits et légumes analysés respectent donc la réglementation. Les LMR ont été dépassées dans 6,6 % des cas.
Les dangers des pesticides ont également été mis en lumière avec l'étude du Pr Belpomme publiée à la mi-septembre, et qui établit un lien entre le taux particulièrement élevé de cancers (notamment de la prostate) aux Antilles françaises et l'utilisation de chlordécone. Ce pesticide hautement toxique de la première génération est considéré comme dangereux depuis les années 1970, et n'a pourtant été interdit en France qu'en 1993. Il a ensuite continué d'être utilisé illégalement à la Martinique et en Guadeloupe dans les bananeraies. En conséquence, la plupart des sources et des sols sont pollués, et toutes les femmes enceintes et tous les enfants qui naissent en Guadeloupe sont contaminés.
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