L’expo à ne pas manquer est celle que la Pinacothèque de Paris consacre aux peintres de « l’âge d’or » hollandais en collaboration avec le Rijks Museum. Une centaine d’œuvres souvent majeures à admirer pour moins de 12 € et sans prendre le train pour Amsterdam en compagnie des fumeurs de pétards du dimanche, c’est pas cadeau mais presque.
Qu’on se rassure : « Restons Correct ! » n’a pas été touché par la grâce culturelle, ne s’est pas mué en blog dédié à l’Histoire de l’Art, nous en serions du reste bien incapables. Nous, c’est (vraie) galette-saucisse, TF1 et compagnie, pas culture bobo pour provinciaux soucieux de s’la péter façon Josette et Marcel égarés à la FIAC ou piqueniquant dans les jardins de la fondation Maeght…
Quand on est un blog de droite, on reste à sa place : celle des gros bourges ignares et ahuris, tout juste bons à faire la queue deux heures au milieu des touristes chinois pour passer un quart d’heure dans la Galerie des Glaces de Versailles.
Pour nécessaire que soit ce rappel, il ne doit pas dissuader nos lecteurs d’aller visiter cette expo, d’autant plus qu’elle est l’occasion de méditer sur les rapports entre art, prospérité économique et marché.
De fait, si la Hollande du dix-septième siècle a produit tant de chefs d’œuvre, c’est d’abord parce que, première puissance économique et marchande de son temps, elle regorgeait de riches particuliers soucieux d’embellir leurs intérieurs par des tableaux de qualité. Le phénomène s’était déjà produit en Italie à partir du quattrocento quand les bourgeois enrichis des Cités-Etats du nord de la péninsule avaient fait la fortune des grands maîtres de la Renaissance. A ce dernier propos, les stakhanovistes du genre pourront également visiter l’exposition que le Louvre consacre jusqu’au 4 janvier aux principaux maîtres du pinceau vénitiens et à leur compétition pour le leadership du marché local de l’art.
Car c’est ainsi et n’en déplaise aux théoriciens fumeux de la création socialisée et de l’art "pour le peuple et par le peuple" : sans un marché privé prospère, point de salut pour les créateurs. Au contraire, quand l’argent est là comme ce fut le cas dans l’Angleterre du dix-huitième siècle, dans la France de la seconde moitié du dix-neuvième ou l’Amérique des sixties, les talents foisonnent.
La main invisible du marché de l’art peut alors fonctionner à plein régime et faire émerger les Gainsborough, les Renoir ou les Andy Warhol du moment.
Sauf exception pour confirmer la "règle", les subventions et les commandes publiques ne produisent en général que de la daube indigeste, prétentieuse et dégoulinante d’arrière-pensées clientélistes et flagorneuses.
Avec nos sous en plus ! Beurk !