Logos revient de loin! Tel son double album Microcastle / Weird Era Cont, le dernier en date s’est retrouvé malencontreusement sur la toile plusieurs mois avant sa sortie dans une version pas encore achevé ce qui a dissuadé Bradford Cox de le sortir sous un format cd dégouté de retrouver son travail entre les mains de tous avant d’avoir pût le terminer. Heureusement pour nous, le leader de Deerhunter a finalement continué de travailler dessus pour enfin le voir sortir cette semaine.
Et on peut se réjouir de la sortie de ce nouvel album, plus maitrisé que son prédécesseur, Bradford Cox s’éloigne des instruments midi pour se concentrer sur la guitare comme il l’avait fait pour Microcastle. Dès The Light That Failed, le titre ouvrant son Logos, on est frappé par la ressemblance avec les passages contemplatifs de Sung Tongs d’Animal Collective pour qui il voue une admiration sans borne et plus particulièrement Young Prayer de Panda Bear qui dégage la même ambiance sereine et caniculaire. On arrive alors à son plus gros défaut, sans doute on aurait préféré l’écouter en plein mois d’août plutôt qu’en ce mois d’octobre sous un ciel grisâtre, car Logos est un album de saison comme le sont des disques tel Vampire Weekend dont l’écoute est moins propice en hiver.
Une fois ce contretemps fâcheux accepté, il faut reconnaitre le talent de Bradford Cox pour composer des chansons limpides rarement noyés sous des nappes d’effets quelconque excepté cet écho sur la voix / guitare amplifiant encore un peu si c’est possible cette impression de se retrouver face à un album quelque peu flâneur, prenant son temps ne connaissant jamais de passages vraiment nerveux.
C’est donc un album qui n’est clairement pas destiné à tous, certains pourront le trouver répétitif, ennuyeux voire chiant, et c’est dommage pour eux de passer à côté de certains titres qui ressemblent parfois à de futurs classiques tel Walkabout (en duo avec Noah Lennox alias Panda Bear) et sa mélodie joyeuse et entêtante ou l’efficace Shelia romantique à souhait. Malgré le ressenti général face à Logos, Bradford Cox ne s’est pas contenter pourtant d’appliquer la même recette sur les 11 titres, proposant ainsi le psychédélique Quick Canal et ses couches de synthés vaporeuses où la voix de Laetitia Sadier résonne comme un titre des High Places ou encore le faussement énervé Logos qui met en avant ce qui ressemble à une basse.
Pas de mauvais titres pour ce nouveau Atlas Sound, pourtant Logos me laisse un arrière goût de déception dans la bouche ne vous cachant pas que j’en attendais beaucoup plus, peut être lui manque t-il une ambition, peut être est ce parce que ce disque ne propose rien de foncièrement nouveau, ou tout simplement parce que les chansons manquent de bonnes idées en elle-même. Alors oui il manque à Logos cette petite étincelle pour en faire l’un des albums majeur de cette année mais ne boudons pas notre plaisir surtout qu’il a tendance à se bonifier au fil des écoutes et goûtons une fois de plus cet excellent cru que nous propose Bradford Cox, le mec le plus cool au monde.
Sortie le : 20 octobre
5 titres en écoute à droite.
Hop Blog lui donne la note quasi parfaite de 9,5/10 je ne lui attribuerai qu'un 8/10 (mais c'est bien déjà) car oui les albums de la semaine auront eux aussi le droit à leur note afin on espère, user un peu plus ces neufs et ces dix.