Mois d’octobre tranquille pour le PS… et au fond, j’en viens à me demander si le battage médiatique autour du divorce de Nicolas Sarkozy et de Cécilia n’arrange
pas au final la direction du PS.
Le parti est aphone… et ce n’est pas l’esquisse de débat sur le traité simplifié qui va changer la donne… le militant est prévenu, on en débattra entre gens
responsables, c'est-à-dire au niveau de la direction… le raison est somme toute fort simple… il y a manifestement un convergence bien comprise entre différents protagonistes… moins
on débat, moins on s’engueule et mieux on verrouille le congrès de 2008.
Le principale noniste du PS, Laurent Fabius, participe à ce bel élan immobiliste… son silence sur le traité est révélateur de cet état d’esprit…. et surtout, il ne s’agit pas de
penser à long terme et de remettre l’heure des choix à plus tard… non, non taire les différences c’est maintenir un statu quo et conserver des positions acquises dans les mairies, les
départements et les régions… en somme faire une croix pour une bonne décennie sur les présidentielles et les législatives. Et personnellement, les mots de Hollande "Je pense que c'est bien que ceux qui ont pu voter oui et ceux qui ont voté non se retrouvent sur une position identique" me laissent songeur… qu’est ce qui fait qu’en
2005 les mêmes dispositions qu’aujourd’hui (hormis la symbolique du mot consititution… ce qui n’est rien mais qui n’était pas non plus l’essentiel) ne semblent plus être source de discordes… une
simple posture, une plus grande responsabilité ?
La « rébellion » des Gorce, Valls et Montebourg a été étouffée sans grande difficulté car incapable d’offrir un front uni homogène ; quant aux tenants d’une
opposition frontale, ils en viennent à jouer sur les mots avec la réforme des régimes spéciaux ou sur le traité…comprenne qui pourra de l’intérêt supérieur du Parti.... mais on
peut se rassurer... c'est le fruit d'une alliance objective entre les gros courants aux commandes depuis 20 ans.
La direction n’est pas en recherche d’une cohérence programmatique, bien au contraire elle veut au s’en tenir aux synthèses approximatives et
contradictoires… je suis de ces militants qui pensent que c’est un stratégie délibérée et même si cela nous condamne à demeurer un parti d’opposition… j’ai coutume de citer cette
phrase de Mendès France « Gouverner, c’est choisir » or le Parti socialiste ne veut surtout pas choisir…jamais, en tout cas le moins possible.
Les investitures pour les municipales et les cantonales confirment ce constat. A de rares exceptions, on prend les mêmes et on recommence, sans se soucier d’offrir aux
citoyens un rapport au pouvoir « alternatif » : cumul des mandats, féminisation très relative sur les têtes de liste, renouvellement porté par des « jeunes »
déjà rompus aux pratiques d’appareil… le tout avec la bénédiction des militants… en limitant l’offre à la base ou en surjouant sur la menace d’une défaite, le tout conjugué à une démobilisation
des « mauvais militants à 20 € »... nul doute que la direction se réjouisse en off de cette exode… et on est paré pour contrer toute surprise… en somme, refermer la parenthèse Royal. Le vote dans le XVIIIeme arrondissement de Paris
semble à lui seul réunir quelques facteurs de cette "stabilité"...
Au risque « d’affaiblir » mon propos, ce n’est pas le lieu de donner des noms en pâture mais les exemples ne manquent pas. Je ne doute pas que certains vont me trouver
sévère et injuste… mais surtout qu’ils n’oublient pas une donnée dans cette « analyse », je ne revendique rien, je ne postule à rien…
La seule chose qui me motive, c’est de participer à un débat, de construire, à mon modeste niveau, une alternative crédible à Nicolas Sarkozy non pour la forme
mais bien sur le fond… c’est seul enjeu qui vaille… nous sommes bel et bien dans un combat idéologique et la pire chose qui puisse arriver, c’est de vouloir l’esquiver… et pour
le coup, le combat doit être frontal et surtout tenir sur des bases solides…. En mai il l’a gagné car nous n’avions rien à lui opposer sur ce terrain faute de préparation… faute de
volonté…
Depuis 10 ans, François Hollande et consorts ont fait le choix de la façade… aujourd’hui il s’agit de ne rien changer car au Parti Socialiste… tout va bien.
A lire : l'article de Malakine au
sujet du traité simplifié... et même si il s'en défend... il est très bon même si je ne partage pas tout à fait sa conclusion sur la victoire des nonistes... je suis suis peu plus nuancé sur
cette victoire.
PS : pour novembre, je prépare un article un peu plus fouillé... sur la Gauche et le PS... ici on peut dire qu'il s'agit d'un préambule...
PS2 : pour une fois je suis en complet accord avec mon ami Rémi Lefebvre , qui a analysé des réponses d’adhérents à 20 euros qui ont quitté le parti. «Ils
ont adhéré pour voter le projet et désigner la candidate, mais contrairement à ce qu’on dit, ils n’étaient pas plus “ségolistes” que les autres adhérents. Ceux qui sont partis plus tard l’ont
fait parce qu’ils n’avaient pas de familiarité avec la vie du parti, ils n’étaient pas préparés à cet univers clos, replié sur lui-même, ils ne connaissaient pas les codes. En face, on ne les a
pas accueillis, et pas retenus». source Libé.