L’Inattendu. 2 Miam sur 5. Table testée le 24 septembre 2009.
Le 15e abrite moult adresses dites « bistronomes ». Malgré la présence d’Afaria, du Bélisaire, du Cristal de Sel, du Grand Pan ou du Troquet, il y a encore de la place pour nourrir les bouches avides de mets mitonnés par une bande de chefs qui ne se prend pas au sérieux mais qui cuisine avec brio. En lieu et place d’Harumi, on s’est dit que l’on tenait peut être celui qui allait renforcer le pack de ces joyeuses tables. Peine perdue. Ici, on reste sage et traditionnel. Trop pour l’époque. Le décor feutré un poil pépère incite à parler tout bas. A peine entré et on perd de sa spontanéité. On confie les blagues au vestiaire et on rentre dans le rang sitôt l’amuse-bouche posé sur la table, en l’occurrence une crème de champignons au foie gras de bon aloi. La suite n’est ni bonne ni mauvaise, elle est juste d’un autre temps. Cette époque où les chefs avaient cette manie de parsemer le contour des assiettes avec tout ce qu’il leur tombait sous les doigts, du poivre, du paprika, de la cannelle, du curry. Résultat, des assiettes surchargées où les yeux ne savent plus où donner de la tête. On aurait aimé que cet Inattendu joue la carte de la simplicité, qu’il ne s’emberlificote pas dans ce type de présentations. La terrine de joue de boeuf aux légumes, vinaigrette à la betterave aurait eu une toute autre saveur, l’aile de raie aux câpres, pommes de terre fondantes, thym citron n’aurait pas boudé son plaisir d’être présentée dans son plus simple appareil. Quant au fondant chocolat, croquant de pralin, sirop au poivre de Séchouan. Posé à même une ardoise, il aurait été le roi du monde.
99, rue Blomet. 15e. Tél. : 01 55 76 93 12. Menus : 15,90 € (au déjeuner), 23 et 29 €. Fermé samedi midi et dimanche. M° : Vaugirard.