« Non, je ne pense pas que vous êtes innocent;
non, je ne crois pas que vous êtes innocent; je sais que vous êtes innocent. »
Georges Edalji n'est pas un personnage de roman. Georges a réellement existé et a divisé l'Angleterre à l'instar de l'affaire Dreyfus en France. Condamné à tort pour le seul crime d'être d'origine parsie, la vie de ce jeune avoué et celle de sa famille bascule en enfer. Après avoir tout tenté, Georges décide de faire appel à la seule personne qu'il juge capable de prouver son innocence, Sherlock Holmes himself, c'est-à-dire Arthur Conan Doyle. Imaginez un homme condamné par la justice alors qu'il est innocent demandant à Harlan Coben de le sortir de l' impasse ?
Arthur Conan Doyle
Voilà un pari bien audacieux, celui de raconter un évènement encore tabou aujourd'hui qui a indéniablement marqué l'Histoire de la justice anglaise. Julian Barnes a effectué un travail de recherche pointu et fouillé. Il nous plonge dans les travers de la société victorienne et nous propose une intéressante biographie de Doyle, auteur humaniste, surdoué et perfectionniste.
On découvre une mère insoumise et ses conseils avisés : « Porte toujours de la flanelle sur ta peau et ne crois jamais au châtiment éternel » dont l'écrivain aura un profond respect tout au long de sa vie. Une épouse délicieuse, Touie, pour laquelle Doyle aura une grande amitié. La femme de sa vie, Jean, qui le tourmentera sans le vouloir et qui l'attendra durant quatorze ans. Car Sir Conan Doyle est le genre d'homme qui ne peut se résoudre à tromper sa femme et de faire de la femme qu'il aime sa maîtresse. C'est le genre d'homme qui crée un détective pour faire vivre sa mère et ses sœurs et qui subira son influence plutôt que d'en profiter. C'est le genre à préméditer la mort de Holmes afin de pouvoir vivre en paix mais de le ressusciter par la suite car le lecteur est roi. Un homme dont les convenances dirigent avant tout les actes, un visionnaire qui s'opposera pourtant au vote des femmes jusqu'à la fin.
George Edalji
Si j'ai apprécié découvrir la vie de cet auteur, je me suis par contre ennuyée tout au long de cette lecture. Oui, Julian Barnes est un très bon écrivain anglais. Oui, j'ai beaucoup aimé Love etc. Oui, Sir Barnes a mention « excellent » pour son travail de recherche mais encore faut-il rendre les (trop) nombreux détails fascinants. J'ai l'impression d'avoir terminé un devoir d'histoire. Je ne regrette pas ma lecture car j'ai beaucoup appris, l'histoire de Jean et de Conan m'a infiniment touchée, mais je n'ai jamais été transportée.
Une lecture commune avec Jules, Georges et Restling, merci les filles de m'avoir permis de mettre le pied à l'étrier !
Éditions Gallimard, 598 pages, 2008
De nombreux avis positifs...
Un coup de cœur pour Florinette : « j’ai adoré la façon dont l’auteur nous dépeint la société victorienne, mais ce qui m’a vraiment subjuguée, hormis cette histoire véridique, c’est le parcours atypique d’un des plus grands écrivains anglais !! »
Wakasimba : « Moi, grande fan de Sherlock Holmes devant l'éternel, je ne pouvais pas rater un tel livre. Je n'ai pas été déçu : tout est très bien documenté, l'histoire de George est une vraie enquête policière, et la vie d'Arthur est contée magnifiquement. Sans oublier qu'il s'agit d'une histoire vraie. »
Allie : « Arthur & George est pour moi un coup de cœur. Certes, le livre contient quelques longueurs et il n'est pas parfait. Mais il est captivant! J'ai passé de si bons moments de lecture avec ce livre! Les personnages me resteront longtemps en tête et m'ont donnés envie de pousser plus loin la recherche sur Arthur Conan Doyle et sur cette affaire Edalji. Je n'avais pas envie de tourner définitivement ces 552 pages. J'avais envie de prolonger encore un peu le voyage. Il mérite donc amplement son coup de cœur. »Thom : « On referme du coup ce très bon bouquin ravi à la fois par l'histoire en elle-même et par cette sensation étrange qu'un auteur souvent irrégulier vient enfin de se trouver. En dépit de quelques longueurs (inhérentes au genre ?), « Arthur & George » est sans aucun doute le meilleur Barnes à ce jour. Original, drôle. Un petit bonheur de lecture ! »
Morgane : « C’est un roman dense, touffu, où les sujets de réflexions sont nombreux, passionnant à discuter en groupe pour multiplier les hypothèses, un portrait de l’Angleterre du début du XXème siècle aussi. L’écriture est excellente, ingénieuse, présente mais en retrait pour nous laisser savourer le récit. »
Flo_boss : « Bien que ce style de roman ne soit pas à l'origine celui que j'affectionne le plus, je me suis volontiers laissé prendre au jeu, entre histoire et fiction, entre dilemmes amoureux et scandales juridiques. En résumé, un livre bien écrit, relativement facile à lire, et qui en plus nous apprend un peu d'histoire! :) »
Vincent Demoule : « C'est aujourd'hui le meilleur roman que j'ai lu de Julian Barnes et je compte bien me procurer ceux que je n'ai pas encore lu de lui. Peut-être sa production se bonifie-t-elle avec l'âge ? »
Des avis mitigés...
Restling : « Et bien, je me suis ennuyée! L'enquête d'Arthur a certainement joué un grand rôle dans le fait d'avoir mené la lecture jusqu'au bout et s'est ajouté à cet élément incitatif le cadre romantique de l'histoire: Miss Jean! Heureusement! »
Persephone : « S'il a le mérite de nous faire découvrir l'intimité de Sir Arthur Conan Doyle (de nous apprendre que ce dernier regretta toujours d'avoir écrit Sherlock Holmes), il souffre de nombreux passages à vide et contrairement à ce que prétend les résumés que l'on peut trouve, ce n'est pas un thriller haletant. »
Le petit +...
La lettre de soutien de la mère de Georges, Charlotte Stoneham
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