En quelques semaines, la droite sarkozyenne a été castrée. Il serait erronée de penser qu'elle a perdu tout espoir de gagner en 2012. Mais, sauf rebond, elle a perdu ses repères.
Trois principes déchus
Nicolas Sarkozy avait décomplexé son camp en mettant l'accent sur 3 principes : la sécurité, le travail, la morale. Sur ces trois principes, la droite a mal. La lutte contre l'insécurité bat de l'aile. L'électorat s'est rendu compte, faits divers et statistiques nationales à l'appui, que le bilan de Nicolas Sarkozy n'était finalement pas si bon que cela. Bien au contraire. Les violences physiques progressent quasiment sans interruption depuis 2002. Il a fallu attendre 2008 pour réaliser cette évidence. L'incontinence législative de Nicolas Sarkozy en la matière ne convainc plus. Côté travail, la crise a eu raison du mythe du "travailler plus pour gagner plus". La défiscalisation des heures supplémentaires n'a rien donné. Christine Lagarde a dû reconnaître que les défiscalisations étaient finalement modestes, lors de la présentation du budget 2010. Et la confiscation du pouvoir au profit d'un homme et de quelques uns, comme le rappelle l'un des directeurs de Marianne (ci-dessous) fut le coup de grâce. Elle met à mal les grandes déclarations sarkozyenne sur le mérite et l'effort. En matière de morale, l'affaire Mitterrand comme celle de Jean Sarkozy ont cassé l'espoir.
Xavier Bertrand, lundi dernier, s'est inquiété des états d'âmes de sa majorité. Il a raison.
Xavier Bertrand veut du "sang-froid" dans les rangs de l’UMP
par Europe1fr
La droite complexée.
En deux ans, et très rapidement, Nicolas Sarkozy a donc ruiné 5 ans de travail idéologique. Que reste-t-il ? Le soutien d'un homme, une forme d'idôlatrie d'un autre siècle, un croisement entre une vénération de type nord-coréenne (rappelez-vous les déclarations de Christian Estrosi sur la visite de Sarkozy à Gandrange) et une application scolaire à répéter les messages écrits dans les bureau de l'Elysée. L'effet amplificateur des médias et du Web rend ridicules ces démarches de fan-clubs. A droite, il n'y a pas d'autres relais. Les constructions idéologiques d'un Guaino ne portent plus, tant elles sont démenties, les unes après les autres, par les faits ou les actes.
Idéologiquement, la droite française est castrée.
Marianne et la république abolie
par politistution