Corps étranger

Par Liliba

Didier van CAUWELAERT

Quatrième de couverture
Peut-on changer de vie par amour, devenir quelqu'un de neuf sous une autre identité, sans sacrifier pour autant son existence habituelle ? C'est ce que va oser Frédéric. A dix-huit ans, il avait publié sous le nom de Richard Glen un roman passé inaperçu, puis il avait renoncé à l'écriture ; il avait conquis Paris d'une autre manière... Mais, un jour, une jeune étudiante de Bruges envoie une lettre à ce pseudonyme oublié, à cette part de lui-même en sommeil depuis plus de vingt ans. De tentations inconnues en bonheurs d'imposture. il va s'inventer dans les yeux de Karine un autre passé, un autre présent, rendre Richard Glen de plus en plus réel, de plus en plus vivant... Mais combien de temps deux personnalités peuvent-elles se partager un corps ? Avec son humour et sa tendresse implacable, le romancier d'Un aller simple, prix Goncourt 1994, nous entraîne dans un récit poignant qui explore le rêve secret de beaucoup d'entre nous.

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Un coup de coeur pour ce livre dévoré d'une traite, que j'ai trouvé tout à la fois plein d'humour, très poétique, triste et qui m'a beaucoup émue... Rêves, destin, espoirs, désespoir aussi, tout est là, dans une belle écriture fluide que l'on lit avec plaisir... L'amour pour la femme aimée défunte entraîne le narrateur à changer de vie, ou plutôt à reprendre cette part de lui-même qu'il avait au fil des ans laissée s'étioler jusqu'à la faire disparaître, jusqu'à devenir étranger à lui-même. Le hasard d'une lettre d'admiratrice reçue le fait se retourner sur ce qu'il a construit, sur ce qu'il est devenu, sur ce qu'il a fait de ses années passées et comprendre enfin à quel point il a changé et pourquoi il a de ce fait perdu la femme de sa vie avant qu'elle ne meure réellement. Un personnage attachant bien que tourmenté et compliqué, qui essaye de se dissocier de lui-même pour mieux se retrouver et arrivera ainsi à renouer avec son âme et retrouver l'amour.

C'est une bien jolie histoire, avec une bien horrible fin, que je ne vous raconte pas, évidemment ! J'ai été fâchée contre l'auteur aux dernières pages... Tout de même, Monsieur Van Cauwelaert, vous êtes dur avec vos personnages et Frédéric ne me semble pas mériter ce que vous lui faites subir ! Mais peut-être en est-il ainsi de la vie et cela devrait nous pousser tous à savourer chaque moment de notre existence de notre mieux, en restant fidèle à nous-mêmes, à nos idéaux, à nos aspirations de jeunesse...

Une belle lecture !