Quand j’étais au lycée, j’avais la peur de parler en classe, et quand je devais répondre à une question, je bégayais juste sur le premier mot de la phrase. Maintenant j’ai 24 ans, j’ai eu mon diplôme d’ingénieur mais la peur de bégayer en parlant surtout avec des gens que je ne connais pas m’ennuie toujours.
Marie-Claude Monfrais-Pfauwadel :
La peur est une réaction normale de l’organisme qui lui permet de se sauvegarder des dangers et de perpétuer la survie de l’espèce. Encore faut-il que le danger soit réel. Si le danger est imaginaire, même après une première alerte réelle, cette peur devient une phobie. Si cette phobie est celle des autres – ou de l’idée que l’on se fait de l’idée qu’ils pourraient se faire de nous – cette phobie s’appelle une phobie sociale.
Ces phobies se développent plus sur un terrain d’anxiété généralisée – ou chez des personnes qui ont eu ou ont d’autres phobies depuis l’enfance.
Certains médicaments agissent très bien sur ces terrains d’anxiété généralisée. Les thérapies cognitivo-comportementales sont particulièrement efficaces et permettent au patient (bègue ou non bègue) de décortiquer ses comportements et de rationaliser ses cognitions.
La peur est dangereuse ; plus dangereuse que le bégaiement ; mais le bégaiement sait très bien s’en nourrir.