Je ne vais pas revenir en détail sur la reculade des Sarkozy père et fils. Ils ont bien compris ce qu'ils avaient à perdre et ce qu'ils ont déjà perdu. Les discours du père sur l'égalité des chances, le mérite et le travail viennent d'être ruinés par son arrogance. La repentance du fils ne mérite qu'une forme de mépris, lui qui croyait pouvoir tout se permettre au nom des Sarkozy.
Reste que cette victoire de la démocratie d'opinion est une première. Ce n'est ni un vote d'élus, ni un vote populaire, qui ont obtenu cette première franche reculade de l'hyper-président. Le journal Le Monde affirme qu'il s'agit de la première victoire de l'e-démocratie. Exemples à l'appui, le quotidien révèle comment la pétition de Christophe Grébert (MODEM) élu de Puteaux, a recueilli près de 100 000 signatures (dont la mienne) contre la nomination de Jean Sarkozy à la présidence de l'EPAD). Il indique les noms des sites et blogs ouverts à l'occasion de l'affaire et comment les informations ont circulé.
Internet n'est pas le caniveau contrairement à ce qu'assurent certains imprudents. Bien sûr, l'anonymat offre des canaux de défoulement et de haine mais il est courant que des informations précises, vérifiées, donc « objectives » factuellement suscitent des commentaires de qualité.
Ce fut le cas dans l'affaire Sarkozy et c'est bien le gonflement — en temps réel — des voiles de la contestation qui a effrayé le président de la République ou, à tout le moins, ses conseillers en communication (Buisson, Giacometti) si grassement payés. Rappelons-nous simplement les déclarations agressives de l'ensemble du cabinet présidentiel et des ministres : Jean Sarkozy est un petit jeune méritant, plein de qualités, il a les épaules pour remplir la fonction, on va voir ce qu'on va voir. On a vu.
Tous, aujourd'hui, essaient de sauver la face. L'inénarrable Frédéric Lefebvre lui-même se voit acculé dans le coin du ring et s'écroule sous les coups de boutoirs de la presse et de l'opinion. La Sarkozie a vécu une semaine « horribilis » et il se trouve un député UMP (JF Lamour) pour voter la taxation de 10 % sur les profits des banques contre l'avis du gouvernement. Lamour s'est fait remonter les bretelles et il invoque aujourd'hui un incident technique. Tu parles Charles. Semaine horribilis par la Sarkozie.