Bo Diddley, ça lui dit rien. Et sa fameuse Blue Hawaï n°1 non plus : « Clapton a composé sur cette guitare » ! Alors il l'offre à Rachid, musicien des bars de la capitale, qui lui a sauvé la vie. Il a bien fait, Arsène. Elle porte la poisse cette foutue gratte. Ceux qui l'ont eut entre les mains ce sont brûlés les doigts. C'est Farid El Attrache, dealer de pacotille, qui traverse le pare-brise d'une voiture ; c'est un chauffeur de taxi mort d'une crise cardiaque ; ou encore monsieur Olmetta, ancien flic toxicomane, qui succombe à une overdose.
La Blue Hawaï voyage dans les quartiers les plus sales, fraye avec les putes et les vendeurs de blanche, de Pigalle ou de Stalingrad. Triste image loin des cartes postales : c'est le Paris populaire qui défile sous nos yeux. Ce sont des hôtels miteux, et des filles de l'Est séropositives. Des pauvres flics rendus dingues, qu'on distingue mal des voyous. Et quand Arsène croise de nouveaux le chemin de cette maudite guitare, il décide de la rapporter à son propriétaire, de passage au Zénith. Une belle intention, mal appréciée par Bo Diddley...
Ceux qui auront apprécié l'opus pourront se pencher sur le roman de Marc Villard parut chez Rivages en 2003, puisqu'il s'agit d'une adaptation. En espérant que d'autres viendront.