Le 104 fait la part belle à l’art contemporain et à la dépense d’argent public : la mairie de Paris y a investi 100 millions d’euros, hors budget de fonctionnement.
Le 104 est un établissement artistique de la Ville de Paris. Il a fêté son premier anniversaire le 11 octobre 2009. Son bilan financier n’a cependant pas de quoi mettre le contribuable à la fête.
Une villa Médicis installée dans les murs d’anciennes pompes funèbres du XIXe arrondissement, rénovées à grands frais… C’est le principe du “104″, un “établissement artistique” inauguré en grande pompe l’an dernier mais qui ne compte que 500 abonnés !
Un investissement de 100 millions d’euros
La conception et la réalisation de cet espace branché de 39 000 m2, situé au 104 de la rue d’Aubervilliers (XIXe) avait coûté au contribuable parisien la modique somme de 100 millions euros. Il faut dire que le concept était délicat puisqu’il s’agissait de concevoir “un espace architectural inédit, où l’art vient à la rencontre des publics”…
Le budget annuel s’élève à 11 millions d’euros, dont 8 sont alloués par la Mairie de Paris.
Lors de son inauguration, 60 000 visiteurs étaient venus découvrir le site, placé sous la direction de Robert Cantarella et Frédéric Fisbach par le maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Punks et palabres
Les deux artistes-directeurs définissent ainsi leur mission : il s’agit de “mettre en scène” un “lieu inédit, multi-arts, où se conjuguent local et international, privé et public”, qui “fera éclore le temps fragile de la création”. En clair, à l’instar de la Villa Médicis, le 104 héberge des artistes dont il présente et met en valeur le travail.
Ils sont au nombre de 13, Français et étrangers, logés et dotés d’une bourse de 1 500 euros. Mais ce sont jusqu’à 200 artistes qui peuvent être accueillis simultanément dans ce lieu. Leurs oeuvres? Un collage interactif sur le thème du mouvement Punk, des palabres autour de la question des “sans-papiers”, une table foutraque réalisée par des paysagistes, une collection de bancs conceptuels…
L’établissement accueille également les enfants du quartier, afin de les “sensibiliser à l’art, à la rencontre, aux jeux”, mais aussi des artistes amateurs, et les curieux, qui peuvent profiter de la librairie, du restaurant design, et bientôt d’une boutique Emmaüs.
500 abonnés
Le maire PS du XIXe arrondissement, Roger Madec, se félicite du succès du 104. Un succès tout relatif, si l’on en croit les chiffres : l’établissement ne compte que 500 abonnés. Pas de quoi remplir un espace de 39 000 m2, que beaucoup jugent en effet vide, et glauque. Les riverains, quant à eux, dénoncent l’augmentation des “agressions, de casses, et toujours la came”…
Pour son 1er anniversaire, les employés du 104 se sont mis à la fête à leur manière et ont entamé un mouvement social! Et les directeurs de l’établissement réclament à Bertrand Delanoë des rallonges de plusieurs millions d’euros… Bon anniversaire!
Source : lecri.fr
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