L'écrivain Jean-Claude Carrière s'est exprimé sur diverses problématiques liées au livre que ce soit la lecture à voix haute, l'augmentation des publications et ses répercussions sur l'emploi ou encore le livre numérique.
Tous ces sujets ont été abordés lors d'un tchat organisé par l'Express entre l'écrivain et les lecteurs du journal. il faut bien avouer que la préoccupation centrale des lecteurs aura été les problématiques liées aux ebooks.
Dans cet entretien, l'auteur confie avoir déjà utilisé un lecteur d'ebook par curiosité et ne nie pas les côtés pratiques de ces appareils et des ebooks en général. S'il n'est pas partisan d'un enthousiasme exacerbé pour cette technologie, ce qui sera de la bêtise il indique que le contraire serait aussi bête. Ainsi, l'auteur semble se situer dans la mesure.
Il réfute aussi les thèses alarmistes disant que les ebooks pourraient tuer les livres et la lecture. Il déclare notamment : « Le papier ne survivra peut-être pas. Je ne vois rien de grave là-dedans. Ce qui serait plus dangereux serait la disparition de l'écrit. Nous n'en sommes pas encore là ».
Quant à savoir, si les ebooks vont modifier l'écriture, l'écrivain ne se prononce pas « n'étant pas prophète ». Il propose néanmoins une image savoureuse que nous ne résisterons pas à vous livrer : « Est-ce que le passage de la plume d'oie à la plume métallique, au XIXe siècle, a changé la littérature ? Personne n'en sait rien. Mais une chose est sûre : cela a changé la vie des oies ».
Enfin, sur la question de la frilosité des éditeurs, l'auteur est relativement tranché : « Ils sont parfaitement au courant des problèmes, organisent des quantités de séminaires à ce sujet, en parlent entre eux. S'ils se montrent 'frileux', comme vous dites, c'est qu'ils ont leurs raisons, et pas seulement leurs habitudes ». Il ajoute que ceux-ci n'hésiteront pas à abandonner le papier s'ils estiment un jour l'ebook plus rentable.
Le dernier livre de Jean-Claude Carrière co-écrit avec Umberto Eco, est paru le 14 octobre et s'intitule N'esperez pas vous débarrasser des livres. On se souviendra qu'Umberto Eco, pour sa part, ne croit pas à la disparition du livre papier.