Pour le Parti socialiste, la crise laitière illustre cette situation. Les quotas laitiers seront supprimés en 2015. Les libéraux européens se gardent bien d’estimer les conséquences de cette décision en termes d’emplois et de répartition territoriale des élevages. Pire : aucune mesure de remplacement n’a été prévue, laissant craindre un effondrement de la production laitière dans les zones défavorisées, et une concentration dans d’autres régions, au mépris de toute exigence environnementale.
Les mesures pour la filière laitière adoptées le 19 octobre lors du Conseil européen ne sont que des pansements sur une jambe de bois. Le ministre français de l’agriculture prétend, à tort, être le chef de file de la régulation. Une vraie régulation des marchés agricoles passerait par une intervention publique forte et non pas seulement par des aides d’urgence aussi nécessaires soient-elles.
Le Parti socialiste demande que soit rétabli à l’échelle européenne le principe d’une gestion publique de l’offre laitière, tout en assurant les conditions de la souplesse et de la réactivité. Le récent rapport de la Cour des Comptes européenne recommande d’ailleurs de superviser le marché du lait pour éviter la surproduction. Sans encadrement public, sans une fixation réaliste et évolutive de production maximale, la filière laitière s’exposera à nouveau à des risques majeurs de surproduction, synonymes de prix bas et de faillites pour les éleveurs les plus exposés.
Ce qui touche aujourd’hui la filière laitière menace la plupart des productions agricoles. Le Parti socialiste constate que, dans ce domaine comme dans d’autres, le président de la République n’a pas tenu ses promesses de campagne qui étaient d’assurer le revenu des agriculteurs et de protéger nos productions face aux menaces de dumping.
Le Parti socialiste demande la mise en œuvre d’un véritable plan de relance de l’agriculture française, en aidant les filières les plus exposées à passer le cap de la crise.
Au-delà de l’urgence, il est essentiel de sauvegarder les emplois agricoles et de travailler à la relocalisation des productions agricoles. Cette exigence de relocalisation, gage d’une répartition harmonieuse de l’activité agricole sur tous les continents, exige notamment d’intégrer le coût carbone dans les échanges. Le thème du coût carbone devrait d’ailleurs être à l’ordre du jour du Sommet de Copenhague, alors même que le protocole de Kyoto exclut les transports de son dispositif.