Avant moi, dans mon agence, il n’y avait pas de community manager. Mon embauche est née d’un besoin de proposer des prestations d’influence sur le medias sociaux. En effet, l’agence media online dans laquelle je suis employé, est une agence dont le cœur de métier est le référencement et la visibilité sur internet. De fait les employés sont majoritairement des développeurs, des netlinkers et des consultant media. Je suis donc le seul orienté web2.0… De ce fait, je fais un certain nombre de choses, somme toutes triviales, mais que les autres ne font pas (ex : utilisation permanente de Facebook, Twitter, veille sur les blogs et les sites de streaming…). Et de ces différences d’activités, sont nées un certain nombre de remarques de leur part, que je qualifierai de « fourberies », de caricatures…
Rentrons donc dans ce jeu et définissons la caricature la plus journaldesguignolesque du community manager.
Tout d’abord, le community manager est jeune. S’il est compétant on lui prêtera volontier le sobriquet de jeune crack, celui à qui l’entreprise confie les clés de sa réussite sociale sur le web. S’il est mauvais par contre, ce sera le gamin stupide qui dilapide les budgets en voguant sur les réseaux sociaux…
Le community manager est « fashion »… forcément. Il est dans une position stratégique de veille qui lui permet d’être au courant de toutes les dernières tendances mode, high tech… Il se laisse donc souvent tenter par la mouvance et adopte un style qu’il aime à croire « avant-gardiste ».
Il est d’ailleurs plus « fashion » que « tendance ». Car en effet, le community manager, à l’instar de ces ainés du marketing, utilise beaucoup d’anglicismes qui veulent tout et rien dire à la fois (blogging, tweets, foruming, social media optimization,ninja linking…)… Ces mots en « ing », qui tapent sur le système tant ils semblent abstraits quand on ne les utilise pas.
Politiquement, le community manager est carrément à gauche… « Excuse moi, je travaille dans les medias SOCIAUX, pas dans les medias CAPITALISTES okay ?! » Ben oui, c’est logique, le community management prône l’échange, le partage, la satisfaction communautaire, l’open source… Il ne peut être autrement que socialiste, voire même marxiste. Le community manager rêve d’une autre réalité sociétale. Avec une dimension plus communautaire, du lien entre les personnes… l’utopie quoi.
Sa logique l’amène donc à adapter ces loisirs en conséquent. Et donc, lorsque le community manager part en vacances, il ne va pas dans les grandes chaines d’hôtels huppées, il préfère loger chez l’habitant (pour les mêmes histoires de partage et de lien…communautaire). Le community manager est un couchsurfer, ses multiples contacts à travers le monde lui permettent de loger gratuitement dans n’importe quel lieu de résidence doté d’un accès à internet haut débit.
Le community manager aime aussi les jeux vidéo, c’est un gamer occasionnel mais attention ce n’est pas un geek non plus…
Son gros problème c’est la schizophrénie. Il n’est rien sans la communauté, mais il en est quand même un leader d’opinion. Il agit avec humilité et remercie toujours ses sources et bienfaiteurs mais il n’oublie pas son personal branding… Tout ceci le mène à une sorte de fausse modestie dans laquelle il se complait.
Le community manager « is a Mac », et la dernière campagne publicitaire de Windows Seven le rend fier de cela.
Il aime la photographie, et le montage vidéo… La littérature et la politique…
Le community manager a beaucoup de qualités… Et également beaucoup de défauts.
Ami(e)s community manager, si vous ne vous reconnaissez pas dans cette caricature, sachez qu’un certain nombre de vos proches et contacts professionnels vous identifie parfaitement là dedans. Enfin, c’est le cas pour moi.
Quelque chose à ajouter ?
Rudy Turinay
Caricature du Community Manager