Ouch, c’est quoi ce truc ? Alors que j’avais gardé un souvenir moribond du premier effort Street horsing des anglais Benjamin John Power et Andrew Hungs -trop vite classé foutoir pour moi-, des critiques élogieuses se sont chargé de me rappeler que Fuck Bucttons est un duo plein d’avenir. Téléchargeant (bouh c’est mal !) sans grand peine le second album en question afin de me faire une idée, je restais sur mes gardes, la pochette ultra criarde n’augurant pas le meilleur non plus. Le lecteur Window Media se lance, un morceau nommé "Surf solar" commence, et là c’est la claque ! Non mais vraiment, c’est quoi ce truc ? 10 minutes dantesques en version longue (le morceau était déjà sorti allégé de 7 minutes), une superposition de couches synthétiques, des voix venues de l’espace (et qui du coup n’en sont plus), une synchronisation de l’ensemble, et de ce fait un morceau pharaonique, hypnotique et renversant. Ca part bien.
Ok, il va donc falloir se renseigner un peu plus. Ils viennent de Bristol, ok. John Cummings a remplacé Andrew Weatherall à la production, pourquoi pas. Mais encore ? Pas grand-chose si ce n’est que le duo semble être assez respecté depuis son premier opus, que je suis du coup obligé de réécouter. Et effectivement, Fuck Buttons s’est remis en question. Ca n’a même plus rien à voir. Résolument épiques et rythmés, les 7 (oui seulement, pour 1 heure de musique) fresques de fausse électro psyché s’enchaînent et ne se ressemblent… enfin si, se ressemblent un peu. Tarot Sport est en effet une œuvre continue, sans entracte ni interlude, véritable enchaînement sans temps-mort de morceaux de bravoure salement futuristes.
Un disque linéaire qui aligne 7 pièces d’une dizaine de minutes chacune, avec une vraie complémentarité et une même instrumentalité tout le long. Il y a bien des pics et des montés, mais la tension omniprésente est belle et bien linéaire. A noter également, la facilité d’immersion dans cette odyssée aérienne pourtant très expérimentale. Et quand vient l’heure du name dropping, après un court moment où l’on se dit que cela ne ressemble à rien d’autre, on finit par penser à tout et son contraire. Sun O))), Vangelis, Battles, Koudlam, M83, et ce n’est qu’à la fin qu’on pense à The Field ou encore Nathan Fake, et que l’on arrive à coller la difficile étiquette de drone un peu noise, un peu électro, et pourtant non bruitiste. Unique.
Et à part l’impressionnant "Surf solar" dont on a du mal à se remettre, que trouve-t-on dans cet album ? Je citerais volontiers le monumental "Olympians", on ne peut plus épique (et répétitif, je vous l’accorde) et inclassable. Une flûte de paon semble sortir de nulle par, annonçant un flux de distorsion d’un autre monde également. On pourrait appeler ça de l’électronica mélodique. On touche en tous cas le royaume des cieux. "Phantom Limb" et "Space mountain" (sic) me touchent moins par contre. Quant à "Flight of the feathered serpent", il est à la fois puissant et dansant et sa pulsation régulière est porteuse de foi et de force, d’espoir à la Dan Deacon même.
En bref : une heure ininterrompue de pop futuriste, d’électronica de science fiction et de tout ce qui serait trop long à décrire dans un En bref. Un ovni épique venu d’ailleurs, à écouter fort et au casque, forcément.
Le Myspace
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Le clip hallucinant de "Surf solar" (version courte) :