Soyons un peu chauvin...pour rendre un vibrant hommage à Thomas Ruyant (28 ans) qui vient de remporter la 17ème édition de la Charente-Maritime / Bahia Transat 6.50.
Le skipper du prototype « Faber France » a parcouru Funchal / Bahia en 18 jours 20 heures et 16 minutes à la vitesse de 6,92 nœuds de moyenne.
Son temps de retard sur Bertrand Delesne à Funchal (première étape) était de 3h 00 minutes 35 secondes.
Au passage de la ligne d’arrivée (hier ) à 9 heures 18 minutes et 3 secondes TU, le dunkerquois comptait 43 milles d’avance sur Delesne.
Il gagne donc cette grande transatlantique en solitaire et sans assistance.
Un véritable exploit !
C’est la première victoire d’un nordiste sur une course en solitaire de haut niveau.
FRÉDÉRIC SOURICE de la voix du Nord vient d'écrire un très bel article pour décrire l'ENORME détermination de ce Skipper !!!
Ce jour-là, à la table familiale, l'histoire ne dit pas si Thomas Ruyant leur a coupé l'appétit.
Il a en tout cas fait son effet. ...
Son rêve de Mini-Transat, cette épreuve singulière où l'on traverse l'Atlantique sans assistance, sur une menue coque de 6,50 m.
Ici, les skippers ne regorgent pas d'informations comme sur un Vendée Globe.
Ne communiquent pas avec la terre.
Ils se contentent d'écouter fiévreusement Monaco Radio, une fois par jour, leur donner les nouvelles de la météo, comme des indices sur les options à privilégier.
« On navigue, mais on ne savait pas parfaitement ce qu'est la Mini-Transat », raconte Rémy Ruyant, le papa.
« Quand il nous l'a expliqué avec précision, on est restés bouché bée.
Il fallait accuser le coup.
On n'a pas souri, mais on s'est dit : "OK, mais il faut trouver les moyens." »
Thomas Ruyant s'en va démarcher Faber France, une société basée à Wavrin, spécialiste du drapeau et de la banderole.
Le n°247 (le premier bateau) a été mis à l'eau un 1er avril.
Patrice Verley est venu voir Thomas.
Au feeling, sans se poser de questions, il lui a dit : "Je te suis". Ça a fait boule de neige ensuite », poursuit Rémy Ruyant.
Résolu sur l'eau
L'associé de Patrice Verley chez Faber France, Jean-Baptiste Le Bigot, a vu grandir le Dunkerquois.
« Il était venu voir Patrice il y a 5 ans avec un projet bien ficelé. Le personnage était intéressant. On avait un intérêt évident et on adhère aux valeurs de la voile. Patrice a détecté un futur talent. On a contribué à un projet qui lui était bien destiné. Il a mûri. C'est un athlète avec beaucoup de discipline. »
L'impression se mue en évidence pour ceux qui ont approché le Dunkerquois ces dernières années : il a évolué.
Facile d'accès, souriant, Thomas Ruyant devient un être résolu sur l'eau, qui s'est lancé dans cette Mini-Transat comme on part au combat.
Pourtant, l'ancien étudiant en STAPS en a parfois bavé.
Mesuré l'exigence et les dangers de sa nouvelle vie.
« Il y a trois ans, il avait pris un coup de vent terrible dans le Golfe de Gascogne. On l'avait eu en pleurs au téléphone. Il aurait pu se dire : "J'ai vu, ce n'est pas pour moi." On a l'impression que ça l'a renforcé », raconte son père. « Est-ce qu'on est surpris ? Oui et non. C'est quatre ans d'un travail régulier. C'est fabuleux, d'autant qu'il n'était pas le seul parti pour gagner. C'est comme sa route sur la Transat : rectiligne. On le découvre aussi nous-mêmes. »
Les derniers jours ont été durs à vivre pour la famille Ruyant. « Ça nous crispe. »
Ni une, ni deux, les parents de Thomas ont pris à la hâte l'avion pour le Brésil.
Patrice Verley en a fait de même.
Comme cinq ans plus tôt, les estomacs ont dû se nouer hier.
Fort.
Article de FRÉDÉRIC SOURICE de la voix du Nord
Les impressions à chaud et en image,SVP !!!
Encore Bravo à Thomas pour cette très belle détermination !!!
Allez, au plaisir de vous lire...