Bloc-note express - N°10

Publié le 22 octobre 2007 par Antoine Dubuquoy

Oublions le rugby. Oublions les grèves. Oublions Cécilia. La semaine passée a été rude pour nos nerfs... Quelle va être la hype de la semaine à venir? Quel va être l'os à ronger? Quel va être l'obsession médiatique de la semaine? La nouvelle vie du Président? On imagine déjà les titres de Paris Match ou Gala... La vie sans elle... Un homme seul relève la tête... etc, etc... Révérence et complaisance. Faisons pleurer dans les chaumières sur le destin d'un homme de pouvoir, qui détient les codes de déclenchement du feu nucléaire et qui s'avère être comme le citoyen lambda être lui aussi soumis aux affres de la dissolution de sa vie conjugale... Snif! La ménagère de moins de 50 ans pleure devant TF1. Not' bon Président, not' bon maître... Si seul. Magie d'une communication maîtrisée qui permet de conserver une part de voix conséquente, alors que le peuple manifeste... Bienvenue dans la société du spectacle! A part ça, retour en fanfare de Benazir Bhutto au Pakistan. Attentats.

Nouvelles incursions en région cette semaine. Leçon bien retenue. Faut jamais dire: déplacements en province. C'est parisien, péjoratif et condescendant. On dit "en région". C'est pareil, on va au même endroit. Mais c'est politiquement correct. Donc, Lyon et Nantes. Si la SNCF le veut bien.

Andrew Keen. Son livre: The Cult of the Amateur. Remarquable et provocateur. Le journaliste et blogueur anglais se livre à une attaque incisive contre la médiocrité... Message clair: Comment Internet ruine notre culture et met en danger notre économie. Un raccourci. Keen ne remet pas en question Internet. Juste certaines dérives comme l'amateurisme érigé en valeur dominante vs les experts reconnus du passé. C'est la sagesse populaire, l'intelligence collective que l'on croit voir émerger de la production écrite, vidéo, sonore qui fleurit sur et grâce au web 2.0. Destructrice de valeur. Donc à terme ayant un impact négatif sur nos économies. Critique acerbe de la théorie de la Long Tail. Qu'on peut ne pas partager. Mais Keen pose de bonnes questions Là où Chris Anderson s'émerveille avec raison de l'émergence de multiples marchés de niches, Andrew Keen s'interroge sur la viabilté économique de ces niches. Ou du moins de leur capacité à générer suffisament de richesse pour permettre à ceux qui les occupent de gagner un minimum vital. Pas totalement dénué de sens. Message de fond: le culte de l'amateurisme, c'est le mix de l'ignorance, de l'égoïsme, du mauvais goût, de la loi de la jungle... sous stéroïdes. Bref, le bordel. Où les valeurs reconnues sont remises en cause, et remplacées par un gloubi-boulga d'approximations, rumeurs, inventions dont la répétition et la propagation créent une nouvelle vérité à prendre avec des pincettes.

On peut lui objecter que nous ne sommes qu'au début d'une évolution technologique sans précédent, que le système doit s'auto-réguler, qu'il ne s'agit que des travers de la petite enfance. Péchés véniels ou mortels? Andrew Keen ouvre le débat et nous incite à la vigilance. A suivre!!!

Sortie cette semaine de "Détrompez vous", film de Bruno Dega. Je n'ai pas encore vu le film. Bruno est un ami. J'irai voir!

Enjoy!

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