L’ingénierie veut carburer à la croissance verte

Publié le 23 octobre 2009 par Faunus

Conséquence logique de la crise économique, l’ingénierie française connaît un trou d’air conjoncturel. Selon une étude réalisée par le Bipe à la demande de l’association patronale SyntecIngénierie – qui tenait hier ses rencontres annuelles -, le volume d’activité de ce secteur devrait baisser (selon une hypothèse moyenne) de 6,5 % en 2009 et de 2,1 % en 2010, contre une progression annuelle moyenne de 4,5 % depuis huit ans. Ce renversement de tendance est la conséquence directe de la chute des investissements dans l’industrie, la construction et les services, lesquels devraient décliner de 7,1 % cette année et encore de 2,5 % l’an prochain.

Au vu de ces données, Syntec-Ingénierie, qui représente un secteur de 215.000 emplois et 36 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ne s’alarme cependant pas outre mesure : compte tenu de la part croissante de l’ingénierie dans les investissements et de la tendance toujours confirmée à l’externalisation des études techniques par les donneurs d’ordre pour leurs investissements, le taux de croissance actuelle du secteur de l’ingénierie est depuis plusieurs années supérieur de l’ordre de 1 point à celui des investissements en France.

En conséquence, le Bipe prévoit pour la période 2011-2014 un retour à la croissance du secteur de l’ingénierie, avec une hausse annuelle moyenne de l’activité comprise entre 2,7 % et 3,8 %, consécutive à une progression annuelle attendue de 2,7 % des investissements des branches industrie, construction et services.« Cette croissance “ molle ” ne permettra toutefois pas de restaurer la compétitivité des entreprises en France », estime Syntec-Ingénierie, qui plaide en conséquence sur la « croissance verte » comme « seule alternative »pour accélérer la dynamique.

Estimant que la demande actuelle dans certains domaines comme l’énergie, le nucléaire ou les infrastructures permettrait aux entreprises d’ingénierie de renouer avec une croissance annuelle de l’ordre de 4 % à 5 %, la fédération patronale pousse donc les feux en faveur d’un véritable passage à l’acte, concernant par exemple les objectifs d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments fixés par le Grenelle de l’environnement ou les travaux d’infrastructures de transports envisagés dans le cadre du Grand Paris.

Dans ce cadre, la profession a signé avec le ministère de l’Ecologie une convention d’engagements « volontaires » portant sur différentes mesures facilitant la mise en oeuvre du développement durable. Et, à l’instar de bien d’autres secteurs comme l’industrie aéronautique et spatiale, Syntec-Ingénierie convoite une part de l’argent collecté par le futur grand emprunt, par exemple pour aider à boucler financièrement des projets d’infrastructures de transport ou pour appuyer la rénovation thermique du parc immobilier existant.

CLAUDE BARJONET, Les Echos

Source : Les Echo

Tags:compétitivité, construction, croissance, Grenelle, industrie, ingénierie, investissement, Services, verte