Laisser faire le hasard

J'ai lu quelque part un vieux précepte hindou qui dit qu'il ne faut jamais rien provoquer et laisser faire le hasard, et je m'y suis pliée. C'est amusant cette philosophie pour la femme bouillonnante et impatiente que je suis. Pourtant, cette attitude me plait et me tient lieu de colonne vertébrale. C'est la raison pour laquelle, je ne sors jamais négligée, mal coiffée, mal habillée. Que je me présente fatiguée et les yeux cernés, certes, mais jamais dans ma toilette de laisser aller. On ne sait jamais quel homme le hasard peut vous faire rencontrer et j'en connais tant des hommes..
Paul, je vous ai parlé de Paul dans un précédent billet. Paul qui ne s'appelle pas Paul pour toutes les raisons que le blogueur sage sait... Evidemment. Paul a cherché à prendre de mes nouvelles. La Diva l'a démasqué. Elle ne m'a rien dit bien sûr, mais à un détail près j'ai tout de suite su que son appel venait de Paul et j'ai souri. Il connait bien mal les femmes cet homme là, ou était-ce la seule carte en sa possession ce matin là. La Diva, celle que je vais nommer ainsi désormais et dont, ailleurs, j'ai déjà parlé est une hyène mais Paul ne le sait pas, ou peut être le sait-il mais par paresse ou par opitmisme, il s'est adressé à elle en premier.
Oui, j'ai souri car de Paul je ne sais rien. Je n'ai jamais eu l'idée de noter son numéro dans mon carnet d'adresses. Il faisait partie de mon univers professionnel, point barre. Et lui, que sait-il de moi ? Pas grand chose. Je ne suis pas même certaine que Paul connaisse mon nom de famille... Mais si Paul ne connait rien aux hyènes, La Diva ne connait rien aux hommes. Elle ne sait pas et de cela, au cours de mes conversations avec elle, je peux en attester, que le mâle du XXIème siècle a gardé intact dans ses gênes son instinct de prédateur et de redoutable chasseur. Paul a voulu savoir. C'est drôle, il a pourtant l'apparence d'un homme doux et passif, jamais un seul instant, je ne l'aurais glissé dans la peau d'un Sherlok Holmes...
J'ai juste souri en silence à la Diva. Si Paul le veut, il me retrouvera. Le chasseur du XXIème siècle n'a plus de boussole, ni d'arbalète, mais un GPS, un téléphone et des réseaux sociaux sur lesquels je m'affiche à profil fermé mais à visage découvert. Je ne ferai rien, je ne dirai rien mais on verra bien si le hasard cher aux hindous le mènera jusqu'à ma tannière....