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Considérations incongrues sur la crise économique et financière (3)

Publié le 23 octobre 2009 par Denis_castel

Troisième considération incongrue : malgré l’activisme (louable) dont a fait preuve notre Nicolas Sarkozy de Président en vue du G20 de Pittsburgh pour limiter les excès en matière de bonus bancaires, la question reste posée de la pertinence de la réglementation bancaire et financière actuelle.

En effet, si la présence de « spéculateurs » (intervenant dans la sphère financière indépendamment d’une quelconque activité dans la sphère réelle) est indispensable pour assurer la liquidité et l’efficience des marchés financiers, il n’est plus concevable, dans des économies dont un des fondements est la confiance, que les banques continuent de jouer au poker l’argent de leurs clients entreprises et particuliers qui n’ont rien demandé et qui doivent ensuite éponger les pertes de jeu de leur banque en tant que contribuables.

Et il est temps de se poser la question d’une stricte séparation des activités bancaires entre les activités pour compte de tiers (banque de détail et banque de financement et d’investissement pour le compte des entreprises) et les activités pour compte propre que sont le trading et l’arbitrage directionnel.

A l’instar de ce qui existait à une époque sur le Marché à Terme d’Instruments Financiers de Paris (le Matif), des Négociateurs Individuels du Parquet, les NIP, qui intervenaient pour leur compte personnel et assuraient la liquidité en se portant contrepartie sur leurs deniers propres, pourquoi ne pas réserver le trading et l’arbitrage directionnel à des établissements spécialisés dont le capital social ne pourrait être détenu que par des personnes physiques ?

Les traders et autres arbitragistes transformés en actionnaires pourraient ainsi encaisser les profits de leur activité en toute tranquillité dès lors qu’ils assument aussi les pertes éventuelles.

Par ailleurs, nombre de particuliers fortunés qui ont investi leur patrimoine dans le private equity ou dans les fonds Madoff doivent avoir envie de se refaire et pourraient trouver un intérêt à faire partie du tour de table de ces établissements.

Enfin, cela éviterait aux banques, cantonnées à leurs activités traditionnels de crédit et de services aux entreprises et aux particuliers, de reproduire leurs errements récents et de mettre une nouvelle fois en péril l’économie de la planète.

Faute de réponse appropriée évitant que la spéculation effrénée reprenne comme si rien ne s’était passé, les excès en matière de profits et de bonus bancaires continueront d’alimenter le fonds de commerce d’un Olivier Besancenot ou de tout autre extrémiste charismatique du même acabit qui réussira à attiser le ressentiment des millions de salariés qui n’ont pas profité de la bulle financière mais qui ont pâti de son éclatement.

Ce qui est bien dommage car, quels que soient l’avidité et la cupidité de quelques-uns, l’économie de marché reste, pour paraphraser Winston Churchill, le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. Et celui qui a assuré la prospérité qui permet encore à beaucoup d’entre nous de s’offrir un Iphone et d’aller voir Mylène Farmer en concert.

Original post blogged on b2evolution.


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