C’est l’automne, et bientôt l’hiver, le moment idéal pour couper les ponts avec le monde extérieur, arrêter de se raser, devenir autiste, s’installer dans une cave bien humide et sombre pour dessiner des pentagrammes sur le sol et se lancer dans la pratique de la magie noire avec un enthousiasme non feint… Sinon, vous pouvez trouver un autre exutoire, plus sain (bien que…), en écoutant notre sélection black metal sagement assis, ou pas, sur le lit de votre chambre à coucher. Mais, attention, vous allez en prendre plein les cages à miel !
Vader, Necropolis (Nuclear Blast/Pias)
Honneur aux vétérans qui livrent ici un nouvel album à la production impeccable. A cheval entre un black metal classique et un thrash metal à la Slayer, les polonais de Vader essayent de donner de la consistance à ces morceaux tout en aménageant des trous d’air (vicié) qui permettent un peu de souffler face à ce déluge d’acier en fusion. Parfois, on s’ennuie un peu. D’autres fois, les ambiances sont glaçantes comme sur les instrumentaux « The Seal » ou « Summoning The Futura », mais Vader se révèle particulièrement efficace dans les passages lourds (au grand dam de certains de leurs fans hardcore), de « Rise Of The Undead » en passant par « Never Say My Name », « Dark Heart » ou « We Are The Horde », qui lacèrent les morceaux au milieu des cavalcades rythmiques fougueuses et létales. Vous voilà prévenu ! A noter une reprise du classique « Fight Fire With Fire » de Metallica un peu plus rapide mais assez fidèle à l’original.
Sortie le 21 août 2009
www.vader.pl/glowna-e.html
www.myspace.com/vader
Belphegor, Walpurgis Rites – Hexenwahn (Nuclear Blast/Pias)
Depuis 1993, ce sombre combo autrichien œuvre dans un style noir et violent qui colle parfaitement à l’imagerie glauque et morbide qu’il a choisie. Déjà 8 albums au compteur et une agressivité intacte. Il suffit d’écouter le premier titre, « Walpurgis Rites », pour s’en convaincre. Ça tabasse sévère et le chanteur/guitariste (Helmuth) hurle comme un écorché vif son dégoût de la vie et de religion. Plusieurs fois, les breaks heavy vous clouent au sol avec leur lourdeur inouïe quand ce ne sont pas les mélodies venimeuses qui se faufilent (« Veneratio Diaboli – I Am Sin »). Avec pas mal de plans de guitares death ou d’accélérations de batterie qui flirtent avec le grindcore (c’est une tendance), Belphegor remplit très bien son rôle. On ne lui en demande pas plus.
Sortie le 9 octobre 2009
www.belphegor.at
www.myspace.com/belphegor
Immortal, All Shall Fall (Nuclear Blast/Pias)
L’ambiance est dressée dès l’intro du bien nommé « All Shall Fall » lorsque déboule des guitares presque aigues, un rythme de batterie fou et un chant noyé dans un maelstrom sonique. Immortal n’est pas là pour enfiler des perles et cela s’entend. Même si le groupe norvégien est affilié à la scène black metal, il y a un petit côté noisy-punk-rock dans sa musique. Cette touche le distingue de certains de ses congénères et nous rappelle que cette influence punk nourrissait déjà le genre à l’origine, aux débuts des années 80. Et puis, il y a une facette plus mélodieuse (toutes proportions gardées) illustrée par ce jeu de guitare plutôt chiadé comme sur « The Rise Of Darkeness » et « Norden On Fire », par exemple. A découvrir immédiatement si ce n’est pas déjà fait depuis le début des années 90.
Sortie le 25 septembre 2009
www.immortalofficial.com
www.myspace.com/immortalofficial
Dead Zone
Vader, Never Say My Name, vidéo
Belphegor, Der Geistertreiber, vidéo
Immortal, all shall fall, audio vidéo