La planète va mal ! Chaque jour qui passe, l’environnement, les nuages, le ciel et la verdure qui nous entourent crient de toute leur force que l’Humanité est allée trop loin. Le climat se dérègle, les arbres perdent leurs feuilles (regardez autour de vous, actuellement, c’est une hécatombe), les ours polaires se suicident par noyade et les températures n’arrêtent pas de grimper. Et les tests scientifiques de haute volée dans la presse le prouvent : nous sommes des menaces pour notre planète. Heureusement, les hommes politiques veillent sur nous et, à l’heure où ces lignes sont écrites, des solutions concrètes sont -enfin ! – mises en place pour résoudre tous ces problèmes !
Ces solutions ne sont pas, pour une fois, issues de Demaerd Industries, mais sont tout de même estampillées Demaerd Compatible, et sont le résultat d’une étude longue et passionnée par toute une clique de politiciens chevronnés amoureux de sophismes éco-friendly.
Tout d’abord, pourquoi la planète va-t-elle si mal ?
Pour la simple et bonne raison que nous sommes trop nombreux ! Eh oui, c’est comme ça, il y a trop d’enfants sur cette planète qui ne peut pas subvenir aux besoins de tous ces humains qui n’en finissent pas de tout polluer !
Puisque je vous le dis.
En plus, regardons la réalité en face : si on devait supprimer ceux qui sont le plus nombreux, et qui polluent le plus, il faudrait éliminer une masse de pauvres, jeunes et – ça tombe bien – étrangers ! C’est très pratique. Ainsi, en passant par le fil de l’épée quelques centaines de millions d’Indiens et de Chinois, on résout immédiatement plein de problèmes.
Évidemment, il n’est pas très judicieux électoralement parlant de prôner l’élimination des pauvres et des étrangers. C’est à la fois très politiquement incorrect et surtout, ça effarouche le bobo fluffy, qui est un animal avec de grosses Nike, très sensible à la xénophobie et aux petits enfants qui meurent en cousant des Nike.
Rappelons que le bobo fluffy est résolument pour un commerce équitable qui vise à bien rémunérer le planteur de café qui vit très très loin, et pour mépriser fièrement les travailleurs locaux puisqu’ils polluent, les crades.
L’homme politique ne va donc pas annoncer, de but en blanc, un plan quinquennal de disette mondiale visant à faire trépasser du pauvre. Ça se verrait.
Il préfère plutôt jouer sur la corde verte, celle qui permet actuellement des arpèges carbonés et fiscaux à la Joe Satriani sous cocaïne sans commune mesure avec les précédentes modes qui n’offraient finalement qu’une maigre mobilisation citoyenne, en comparaison plus proches d’Enya sous Valium que d’Eddie Van Halen.
Et pour ce faire, on va présenter les choses comme suit : comme la planète se meurt, comme c’est parce que nous polluons, si si, nous allons faire en sorte de moins polluer. On va cramer de la nourriture dans les voitures à la place du pétrole. Facile, non ?
En plus, il y a un gros bonus caché : comme on va brûler des céréales pour faire rouler des voitures, les prix de ce carburant alternatif va grimper. Les Mexicains et les Italiens s’en souviennent qui avaient vu le prix des tortilla (à base de maïs) et les pâtes (à base de blé) monter en flèche il y a quelques années. Et là, on remet ça, version maousse : non seulement, on va appauvrir un peu plus les classes moyennes et pauvres d’Occident, puisqu’elles devront payer leurs denrées alimentaires plus cher, mais – et c’est là que se situe tout le sel de l’opération – on va affamer les populations du tiers-monde et des pays émergents en leur retirant, littéralement, le pain de la bouche.
Élimination de la population surnuméraire et 4×4 qui ne polluent plus ! Une combinaison gagnante, non ?
Et selon la bonne formule Baisse de la pression démographique + voitures éco-responsables + conscience en paix = votes des citoyens moralinés, on en déduit que les hommes politiques vont faire carton plein !
C’est-y-pas génial ?
Mais on peut pousser plus loin !
Car, comme le con, le fou, ou Frédéric Lefebvre, l’homme politique ne recule devant aucune barrière, et c’est à ça qu’on le reconnaît.
Non content de bousiller du petit niakoué à distance pour calmer ses fantasmes écologiques, le politique de combat propose de compenser les petits gargouillements des classes pauvres qui n’ont plus de quoi se payer des spaghettis en leur offrant … des chats et des chiens, puisque, tout calcul fait, ces engeances canines et félines polluent énormément : entre la facture carbone des cacas divers qu’il faut ramasser, celle de la nourriture qu’il faut leur produire, et tous les à-côtés coûteux (vétérinaires, assurances, etc…) il semble rapidement évident que les animaux de compagnie ne seront jamais aussi bons qu’en ragoût.
Il va de soi que Demaerd Industries s’associe à toute idée de pogrom de chiens et chats, ainsi qu’à l’ouverture de chaînes de restauration type Kentucky Fried Cat ou McDognalds.